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From the 10th to the 16th century, the militarization of power and society increased in the Islamic world. This dossier, which is part of the work carried out at IFAO around a view of war as a social and cultural phenomenon, aims to... more
From the 10th to the 16th century, the militarization of power and society increased in the Islamic world. This dossier, which is part of the work carried out at IFAO around a view of war as a social and cultural phenomenon, aims to contribute to a better understanding of the modalities of this militarization. The studies presented here deal with the spatial dimension of war, which has been largely neglected by researchers. They shed light not only on the way in which populations perceived and experienced war, but also how it could configure or reconfigure spaces, in particular urban spaces, in the Iberian Peninsula, in the Maghreb, in Egypt and in the whole of the Near East.

Du Xe au XVIe siècle, la militarisation du pouvoir et des sociétés s'est intensifiée dans le monde islamique. Ce dossier, qui s’inscrit dans le cadre des travaux menés à l’Ifao autour d’une guerre envisagée comme un phénomène social et culturel, vise à participer à une meilleure compréhension des modalités de cette militarisation. Les études qui y sont présentées s’intéressent à la dimension spatiale de la guerre, qui a été largement délaissée par chercheurs. Elles éclairent non seulement la façon dont les populations percevaient et vivaient la guerre, mais aussi comment elle pouvait configurer ou reconfigurer les espaces, en particulier les espaces urbains, dans la péninsule Ibérique, au Maghreb, en Égypte et dans l’ensemble du Proche-Orient.
War and peace are deemed as inseparable and in pertinent interactivity in this multidisciplinary work, which brings together European, American and Arab historians and archaeologists. The papers published in this book show that this... more
War and peace are deemed as inseparable and in pertinent interactivity in this multidisciplinary work, which brings together European, American and Arab historians and archaeologists. The papers published in this book show that this interactivity was particularly salient in the Arab and Muslim Middle East of the 10th-16th centuries, where a class of non-Arab warriors created new political regimes characterized by a strong militarization of power. These warriors used war and peace as means to manage territories and men in order to consolidate and entrench their power.
However, the activity of these warriors was not restricted to the military field. The papers collected in this book refute the idea, often still put forward by the specialists of the Arab and Muslim Middle East, that they formed a caste wholly detached from other social groups. Admittedly, they make up a singular body that takes charge of the fight against the Crusaders, who threatened Dār al-islām. Nevertheless, these warriors were not secluded from other social groups, with whom they share cultural values and practices. Their activity was multifaceted and not only limited to the political and military field. They were also involved in religious, economic and cultural activity. They gradually shaped the societies that they ruled with the support of the civil and religious elites on whom they relied to govern. This book shows that medieval Middle Eastern societies were neither socially segmented nor compartmentalized.

Dans cet ouvrage résolument pluridisciplinaire, qui associe des historiens et des archéologues européens, américains et arabes, la guerre et la paix sont envisagées comme un couple indissociable, en interactivité permanente. Les travaux ici réunis montrent que cette interactivité est particulièrement prégnante dans le Proche-Orient arabe et musulman des Xe - XVIe siècles, où une classe de guerriers non arabes crée de nouveaux régimes politiques marqués par une forte militarisation du pouvoir. Ces guerriers font de la guerre et de la paix des outils de gestion des hommes et des territoires, qu’ils utilisent selon leur bon gré, toujours afin de promouvoir et pérenniser leur pouvoir.
Pourtant, l’activité de ces guerriers ne se limite pas au champ militaire. Les contributions réunies dans ce livre permettent de réfuter l’idée, encore trop souvent mise en avant par les spécialistes du Proche-Orient arabe et musulman, selon laquelle ils forment une caste complètement déconnectée des autres groupes sociaux. Certes, ils constituent bien un groupe social singulier, qui prend en charge la lutte contre les Croisés et les Mongols, dont les attaques semblent, un temps, menacer l’existence même du Dār al-islām. Mais les guerriers ne sont pas isolés des autres groupes sociaux, avec lesquels ils partagent bien des valeurs et des pratiques culturelles. Leur activité est multiforme. Elle ne se limite pas au champ politique et militaire : ils investissent aussi les champs religieux, économique et culturel. Progressivement, avec le soutien des élites civiles et religieuses sur lesquelles ils s’appuient pour gouverner et auxquelles ils se mêlent, ils modèlent en profondeur les sociétés qu’ils dominent, dont il apparaît, à la lecture de ce livre, qu’elles ne sont pas socialement segmentées ni cloisonnées.
The Umayyad Mosque of Damascus was both the emblematic monument of the city and a principal driver of its economic life. By the end of the medieval period, it had established a dense network of links with the city and the surrounding... more
The Umayyad Mosque of Damascus was both the emblematic monument of the city and a principal driver of its economic life. By the end of the medieval period, it had established a dense network of links with the city and the surrounding agricultural lands. The manuscript which this volume presents was written in 1518, two years after the Ottoman conquest of Bilād al-Shām. It contains a list of the urban and rural properties belonging to the waqf of the Mosque, established in 1413. In addition to the edition and translation of this inventory, the authors propose a new study of the topography and toponymy of the city and the Ghouta, its surrounding oasis, shortly after its occupation by the troops of Timur Lang in 1401. They provide an analysis of Mamluk and Ottoman notarial and juridical practices, and by examining the geographical distribution of the landed properties, they delve into the implications of the symbiotic relationship between Damascus and its rural territories. The manuscript published here renders accessible to a wider audience a major source for the first time.
Research Interests:
Economic History, Islamic Law, Islamic Economics, Ottoman History, Near Eastern Studies, and 39 more
For a long time, the history of war was the prerogative of military officers. After World War Two, it saw significant reorientations. Military history evolved into a more global history, which aims to analyze the interaction of war with... more
For a long time, the history of war was the prerogative of military officers. After World War Two, it saw significant reorientations. Military history evolved into a more global history, which aims to analyze the interaction of war with societies.
These historiographical changes progressively affected researchers who deal with the history of the Medieval Near East. This pluridisciplinary book, gathering historians and archeologists, aims to give an assessment of the historiography of war in the Medieval Near East (10th-15th C.), and to provide new and original research perspectives. This book confirms that war played a key role in the development of Near Eastern societies from the tenth to the fifteenth century.

Longtemps apanage des militaires, l’historiographie de la guerre a connu d’importants bouleversements après la Seconde Guerre mondiale. L’histoire militaire laissa alors la place à une histoire plus englobante, soucieuse d’analyser les liens étroits qui unissent la guerre à la société.
Progressivement, ce changement gagna les spécialistes du Proche-Orient médiéval. Cet ouvrage pluridisciplinaire, qui réunit des historiens et des archéologues, offre un bilan des principaux travaux jusqu’ici réalisés, et propose, par l’exemple, des perspectives de recherche. Il confirme que le fait guerrier joua un rôle moteur dans l’évolution des sociétés du Proche-Orient des Xe-XVe siècles.
Les conflits qui imprégnèrent l’histoire du Proche-Orient médiéval, des croisades aux invasions mongoles, rendirent nécessaire la présence de guerriers au cœur du pouvoir. Les Mamelouks, esclaves militaires, affranchis pour accéder au... more
Les conflits qui imprégnèrent l’histoire du Proche-Orient médiéval, des croisades aux invasions mongoles, rendirent nécessaire la présence de guerriers au cœur du pouvoir. Les Mamelouks, esclaves militaires, affranchis pour accéder au titre d’émir, gouvernèrent l’Égypte et la Syrie, à partir de 1250, avec le titre de sultan, et furent de ceux qui défendirent le monde musulman contre les périls du temps.
La singularité de la société mamelouke tient non seulement au fait que d’anciens esclaves, capturés enfants dans les plaines d’Asie centrale et dans le Caucase, soient devenus des leaders politiques, mais aussi que la société concernée ait été composée de deux groupes élitaires complémentaires : d’une part, les Mamelouks, turcophones arabisés, convertis à l’islam, détenant le pouvoir politique et constituant les forces armées ; d’autre part, les ulémas, arabophones, musulmans de naissance, lettrés détenant les fonctions religieuses, celles de la judicature et de la transmission du savoir.
En cela réside le difficile enjeu du présent ouvrage : saisir, de façon aussi fine que possible, au-delà de la distinction et des rapports de domination, les modalités de cette longue coexistence, et étudier, comprendre et restituer la complexité des interactions et des relations que Mamelouks et élites civiles et religieuses ont su tisser entre eux.
Pour ce faire, cette étude se concentre sur le règne des sultans turcs (1250-1382), la Dawlat al-Atrāk. Par une analyse des liens personnels, de leur formation et de leur nature plurielle, elle entend non seulement replacer l’individu et ses pratiques au cœur de la recherche, mais encore reconstruire les réseaux de relations de cette époque et montrer leur importance dans l’exercice du pouvoir et l’élaboration du contrat social.
Depuis sa création en 1931, le Bulletin d’études orientales a fait la part belle aux recherches portant sur Damas. Dans la continuité de cette tradition, nous consacrons enfin un numéro thématique de la revue à la ville médiévale et... more
Depuis sa création en 1931, le Bulletin d’études orientales a fait la part belle aux recherches portant sur Damas. Dans la continuité de cette tradition, nous consacrons enfin un numéro thématique de la revue à la ville médiévale et ottomane, regroupant des études inédites, menées par des chercheurs internationaux et centrées autour de trois grandes questions : l’histoire urbaine, la société et la culture matérielle. Notre volonté est de permettre au lecteur de porter un regard neuf sur une cité qui a déjà fait l’objet d’une abondante littérature. En lui consacrant un dossier thématique nous souhaitons démontrer la vitalité de la recherche dans ces domaines et la diversité des approches, en faisant dialoguer les champs disciplinaires et en mettant en lumière les méthodes actuelles d’exploitation de corpus de sources variés.
Abstract – From the beginning of the twelfth century to the Ottoman conquest in 1516, the city of Damascus was subjected to no less than twenty‐five military sieges and blockades. This article investigates the spatial and temporal... more
Abstract – From the beginning of the twelfth century to the Ottoman conquest in 1516, the city of Damascus was subjected to no less than twenty‐five military sieges and blockades. This article investigates the spatial and temporal dimensions of the “state of war” which, at least from the twelfth century, gripped the cities of the Near East. It looks at how warfare modulated the different spaces of a city (urban gates and fortifications, suburbs, rural territory, etc.) and tended to assign specific characteristics to them according to well‐defined temporalities. By focusing on the mobility and movement constraints of the inhabitants before, during, and after the siege, the aim of this paper is to highlight the uses and perceptions of these different spaces by people and the way in which they experienced the city at war.
War and peace are deemed as inseparable and in pertinent interactivity in this multidisciplinary work, which brings together European, American and Arab historians and archaeologists. The papers published in this book show that this... more
War and peace are deemed as inseparable and in pertinent interactivity in this multidisciplinary work, which brings together European, American and Arab historians and archaeologists. The papers published in this book show that this interactivity was particularly salient in the Arab and Muslim Middle East of the 10th-16th centuries, where a class of non-Arab warriors created new political regimes characterized by a strong militarization of power. These warriors used war and peace as means to manage territories and men in order to consolidate and entrench their power. However, the activity of these warriors was not restricted to the military field. The papers collected in this book refute the idea, often still put forward by the specialists of the Arab and Muslim Middle East, that they formed a caste wholly detached from other social groups. Admittedly, they make up a singular body that takes charge of the fight against the Crusaders, who threatened Dār al-islām. Nevertheless, these warriors were not secluded from other social groups, with whom they share cultural values and practices. Their activity was multifaceted and not only limited to the political and military field. They were also involved in religious, economic and cultural activity. They gradually shaped the societies that they ruled with the support of the civil and religious elites on whom they relied to govern. This book shows that medieval Middle Eastern societies were neither socially segmented nor compartmentalized.
Abstract – Historians of medieval Islamic society have not paid the same attention to night activities as a topic for social history, as specialists of the medieval west have. Examining cases and narrative sources in Cairo and Damascus,... more
Abstract – Historians of medieval Islamic society have not paid the same attention to night activities as a topic for social history, as specialists of the medieval west have. Examining cases and narrative sources in Cairo and Damascus, this paper presents the complex reality of a Mamluk city that cannot be reduced to the dangers felt by its inhabitants at nightfall. A public lighting system and night markets in the Mamluk city facilitated circulation throughout the evening and for a great part of the night. Public spaces were monitored and controlled by authorities and neither Cairo nor Damascus should be seen as enclosed and partitioned spaces. Commercial exchanges, public entertainment and traffic contributed to extend daytime activities beyond nightfall and to cast the urban space as a place of socialization. Besides, Mamluk power and religious authorities also invested the city through celebrations and ceremonies performed by night which often turned into popular festivals and outlets while urban elites considered night-time as an opportunity to perfect their social role in a more intimate way and to provide evidence of their elevated status. This paper describes the broad range of individual and collective night practices and restores these activities to their rightful place in Cairene and Damascene daily life.

Keywords : Mamluk Era, Cairo, Damascus, night-time, social practices, daily life, criminality, vol, police, public celebrations, public space, lighting, illuminations

Résumé – En tant qu’objet d’histoire sociale du monde musulman médiéval, la nuit n’a pas suscité jusqu’à maintenant d’intérêt comparable à celui manifesté, depuis de nombreuses années, par les historiens de l’Occident médiéval. Les exemples du Caire et de Damas, étudiés dans cet article à partir des sources narratives, mettent en évidence la réalité complexe d’une ville mamelouke, qui ne peut se réduire, à la nuit tombée, à la peur qu’elle aurait inspirée à ses habitants. Partiellement éclairés, les rues et les marchés étaient fréquentés tout au long de la soirée et pendant une grande partie de la nuit. Loin d’être abandonnée par les autorités, la ville était surveillée et contrôlée, sans pour autant être transformée en espace clos et cloisonné. Commerces, divertissements et circulation contribuaient en effet à prolonger le jour et à faire de l’espace public un lieu de sociabilité nocturne. La nuit, la ville était également investie par le pouvoir politique et les autorités religieuses lors de célébrations qui, bien souvent, prenaient la forme de fêtes populaires, véritables exutoires pour les populations. Par ailleurs, au-delà de ces manifestations publiques, les élites urbaines mettaient à profit la nuit pour parfaire leur rôle social, dans un cadre plus intime, et ainsi dispenser les générosités nécessaires à la consolidation de leur statut. Ainsi, le présent article cherche à dépeindre l’étendue de ces pratiques nocturnes, qu’elles soient individuelles ou collectives, et à mettre en lumière leur importance dans la vie quotidienne des Cairotes et des Damascènes à la fin du Moyen Âge.

Mots-clés : Période mamelouke, Le Caire, Damas, nuit, pratiques sociales, vie quotidienne, criminalité, vol, police, fêtes publiques, espace public, éclairage, illuminations
Abstract – In the Mamluk Sultanate, family ties mostly play a crucial role in the rise and the exercise of power – seen as a collective dynamic – of a financial administrator. This paper deals with the case study of Ġibriyāl, vizier of... more
Abstract – In the Mamluk Sultanate, family ties mostly play a crucial role in the rise and the exercise of power – seen as a collective dynamic – of a financial administrator. This paper deals with the case study of Ġibriyāl, vizier of Damascus in the first third of the 14th century. If Ġibriyāl's ascendants' influence and role in his career are unknown, the narrative sources provide useful datas on his offspring – a son and six daughters. By reconstructing Ġibriyāl’s network of marriage alliances contracted with some of the most prestigious families of ulamas and civilian administrators in Cairo and Damascus, this paper seeks to provide a better understanding of the place and role of women in the strategies by which individuals tried to consolidate their positions. Through such a case study, the aim of this paper is also to contribute to bring out the limits of the transmission and the sustainability of wealth, patrimony, and social positions among the civilian elites in 14th century Damascus.

Keywords : Egypt – Damascus – Mamluk Sultanate – Bureaucracy – Women – Marriage alliances – Patrimony – Legacy

Résumé– L'ascension et l’exercice du pouvoir d’un administrateur des services financiers du sultanat mamelouk sont bien souvent le résultat d’une entreprise menée collectivement dans laquelle les liens familiaux jouent un rôle primordial. Le cas étudié dans cet article, celui de Ġibriyāl, vizir de Damas dans le premiers tier du XIVe siècle, a ceci de singulier que nous ne connaissons rien des influences familiales qui ont pu contribuer à son entrée et à son avancement dans la carrière administrative. En revanche, les sources narratives nous renseignent sur sa descendance – un fils et six filles –et nous permettent de reconstituer le réseau d’alliances matrimoniales qu’il fut amené à tisser avec quelques-unes des plus prestigieuses familles d’oulémas et d’administrateurs civils au Caire et à Damas. Ce faisant, l’objet de cette étude est de contribuer à mieux apprécier la place et le rôle des femmes dans les stratégies de consolidation du pouvoir, ainsi que de mettre en évidence les limites de la transmission et de la pérennisation des fortunes, des patrimoines et des positions sociales des élites civiles à Damas au XIVe siècle.

Mots-clés : Égypte – Damas – sultanat mamelouk – administration – femmes – alliances matrimoniales – patrimoine – héritage
Abstract – The study of the economic history of Bilād al-Shām during the Mamluk period is hampered by a lack of detailed sources. This makes the Syrian historian al-Jazarī's description of the agricultural production of the Damascus and... more
Abstract – The study of the economic history of Bilād al-Shām during the Mamluk period is hampered by a lack of detailed sources. This makes the Syrian historian al-Jazarī's description of the agricultural production of the Damascus and the Ghūtạ plain in the 14th century CE and the organization of tax collections there all the more interesting. The present paper attempts to examine the variety of agricultural production in the greater Damascus area and to analyze the role of agriculture in its economic system. It does so also by focusing on the close connections between the city of Damascus and its hinterland at the end of the Middle Ages.

Keywords: Damascus - Ghūṭa - Mamluk period - agricultural products - tax system - prices

Résumé – L'histoire économique de Damas et du Bilād al-Shām à l'époque mamelouke demeure un champ de recherche difficile à explorer du fait de la rareté des documents d'archives disponibles et du caractère épars des informations dans les textes historiques. En prenant comme source principale un passage particulièrement détaillé de la chronique de l'historien al-Jazarī (VIIIe/XIVe siècle), cet article entend non seulement mettre en lumière la richesse et la diversité de la production agricole de Damas mais également contribuer à une meilleure connaissance de l'économie et du système fiscal de la ville et de sa campagne, la Ghūtạ , à la fin de la période médiévale.

Mots-clés : Damas - Ghūṭa - période mamelouke - production agricole - fiscalité - prix
Abstract – The aim of this paper is to reconstruct the story of the Banū Ḥinnā, a family of Egyptian notables, native of Fusṭāṭ-Miṣr, using information from historical sources of the Mamluk period (1250-1517). Focusing on this Coptic... more
Abstract – The aim of this paper is to reconstruct the story of the Banū Ḥinnā, a family of Egyptian notables, native of Fusṭāṭ-Miṣr, using information from historical sources of the Mamluk period (1250-1517). Focusing on this Coptic family, converted to Islam between the 12th and the 13th centuries, we will bring to light the prosperity of administrators’ dynasties of this period, related to their investment in the administration of the newly created Mamluk state. In a second part, we will deal with the spatial and social presence of the Banū Hinnā in Fusṭāṭ-Miṣr. For that purpose, we will examine their commitment in the city’s affairs, the role of their patronage and investment in the urban space’s shaping, and the traces left by the Banū Ḥinnā in the memory of their contemporaries.

Keywords: Egypt - Fusṭāṭ-Miṣr -Mamluks - Family - Urban History

Résumé – Cet article se propose de reconstruire l'histoire d'une famille de notables égyptiens, originaire de Fusṭāṭ-Miṣr, les Banū Ḥinnā, à partir des informations contenues dans les sources historiques de l'époque mamelouke (1250-1517). En prenant comme exemple cette famille d'origine copte, islamisée au tournant des XIIe et XIIIe siècles, à partir de 1250, il s'agira dans un premier temps, d'illustrer la façon dont certaines familles de notables égyptiens ont pu prospérer à l'avènement du nouveau pouvoir en investissant massivement l'administration de l'État mamelouk. La seconde partie de cette étude met en lumière l'ancrage social et spatial de la famille à Fusṭāṭ-Miṣr et la façon dont son importante activité édilitaire et ses investissements dans la ville a pu contribuer à façonner l'espace urbain et à laisser une trace dans la mémoire des contemporains.

Mots-clés : Égypte - Fusṭāṭ-Miṣr - Mamelouks- famille -histoire urbaine
The third reign of sultan al-Nāṣir Muḥammad is usually seen as a turning point in the political history of the Mamluk sultanate. Coming back to power in 1310, al-Nāṣir Muḥammad found the opportunity to implement economic and institutional... more
The third reign of sultan al-Nāṣir Muḥammad is usually seen as a turning point in the political history of the Mamluk sultanate. Coming back to power in 1310, al-Nāṣir Muḥammad found the opportunity to implement economic and institutional reforms enabling him to consolidate and expand his house and his private domain. While during his two previous reigns al-Nāṣir’s authority has been reduced and his power controlled by the leading emirs, from the beginning of his third reign, the sultan managed to establish new practices in the exercise of power, which layed the foundations of a real court society in which the favor of the prince was the main way to promote individual, militaries and civilians. Al-Nāṣir Muḥammad encouraged the lightning rise and the enrichment of powerful civil administrators of the Mamluk state. One of them, Karīm al-Dīn al-Kabīr, intendant of the mamluk domain of the sultan, appears to be a crucial cog of the wheel of al-Nāṣir Muḥammad’s new power. Studying his career, his prerogatives and his relations with the sultan and the Mamluk emirs, the aim of this paper is to enlight the reality of al-Nāṣir’s power -  which is usually depicted as absolutist.

Keywords : Egypt - Mamluk sultanate - administration - power networks - clientelism

Le troisième règne d’al-Nāṣir Muḥammad (1310-1341) est généralement considéré comme un tournant politique de l’histoire politique du sultanat mamelouk. Le retour au pouvoir du fils de Qalāwūn s’accompagne en effet d’un certain nombre de réformes économiques et institutionnelles propices à la consolidation et à l’expansion de la maison et du domaine privé du sultan. Alors qu’au cours de ses précédents règnes, son autorité avait été réduite et son pouvoir contrôlé par les grands émirs, al-Nāṣir Muḥammad instaure à partir de 1310 de nouvelles pratiques dans l’exercice du pouvoir qui entraînent l’émergence d’une véritable société de cour dans laquelle la faveur du prince devient le moteur principal de la promotion des individus,  qu’ils soient militaires ou civils. On assiste dès lors à l’ascension fulgurante et à l’enrichissement de puissants administrateurs civils au sein de l’État mamelouk. L’un d’entre eux, Karīm al-Dīn al-Kabīr, l’intendant des domaines privés du sultan apparaît comme un rouage essentiel du pouvoir restauré d’al-Nāṣir Muḥammad. L’étude de sa carrière et des prérogatives qu’il s’arroge sont au centre de cet article. L’analyse de ses relations avec le sultan et avec les grands émirs du royaume, nous permet en effet de mieux comprendre les mécanismes du sultanat mamelouk et, in fine, de mieux questionner la réalité d’un pouvoir - celui d’al-Nāṣir Muḥammad - bien trop souvent dépeint comme absolu.

Mots-clés : Égypte - Sultanat mamelouk - administration - réseaux de pouvoir - clientélisme
Palaces and houses of the Ayyubid princes did constitute a particularly useful heritage for the new Mamluk rulers. These buildings are prestigious markers of urban space in the city inside of the walls. They often had pre-ayyubid origins... more
Palaces and houses of the Ayyubid princes did constitute a particularly useful heritage for the new Mamluk rulers. These buildings are prestigious markers of urban space in the city inside of the walls. They often had pre-ayyubid origins and were repeatedly mentioned by literary sources all along the first century of Mamluk rule before disappearing. The identification and localization of these toponyms as well as the detailed reconstruction of the history of these buildings are the objective of this paper. The aim is to better understand one aspect of the Mamluk emirs’ rule and how they settled in the city.

Palais et demeures des princes ayyoubides à Damas ont incontestablement constitué pour le nouveau pouvoir mamelouk un patrimoine immobilier particulièrement convoité. Prestigieux marqueurs de l’espace urbain intra muros, ces édifices, parfois bien antérieurs à l’époque ayyoubide, sont mentionnés de façon récurrente dans les sources textuelles tout au long du premier siècle mamelouk, avant de disparaître. À partir d’une lecture attentive des sources historiques, l’identification et la localisation de ces toponymes ainsi que la reconstruction minutieuse de l’histoire des bâtiments auxquels ils font référence sont au cœur de la présente étude. Par ce travail, il s’agira dès lors d’essayer de mieux comprendre l’une des modalités d’insertion des émirs mamelouks et du nouveau pouvoir dans la ville.
Abstract – The household (bayt) is a major element in the structure of the mamluk military elite and ithe organization of the army. The bayt is also a political, social and economic entity, built by and for a mamluk amir, whose cohesion... more
Abstract – The household (bayt) is a major element in the structure of the mamluk military elite and ithe organization of the army. The bayt is also a political, social and economic entity, built by and for a mamluk amir, whose cohesion is based on the personal relationships established by the amir, as a master (maḫdūm) with each member of the household who may be a  military or a civilian person, of free or servile condition. The vocabulary used in the historical sources of the mamluk period informs us about the nature and the extent of the personal links contracted between a civilian administrator and an amir and his entourage, as soon as he becomes affiliated to his household. Clientelist acquaintances or friendships developped in this context appear as crucial elements in the professional advancement of a civil administrator. Those links constitute an important and useful part of social network all through his career. The study of the civilian-military relationships through several examples brings out their heterogeneity and complexity, and, therefore, proves the interdependance and the common interest connecting military and civilian elites beyond the strict belonging to their respective social groups.

Keywords : mamluk period, social history, interpersonnal links, social relationships, clientelism

Résumé – La maison (bayt) est un élément majeur dans la structuration des élites militaires mamloukes et dans  l'organisation de l'armée. La maison est également une entité politique, sociale et économique construite par et pour un émir mamlouk dont la cohésion repose sur la base de liens personnels que l'émir, en tant que maître (maḫdūm), entretient avec chacun des membres de la maison, qu'ils soient militaires ou civils, de condition servile ou libre. Le vocabulaire utilisé dans les sources historiques de l'époque mamlouke nous renseigne sur la nature et l'étendue des liens personnels qu'un administrateur civil contracte avec l'émir et son entourage lorsqu'il entre à son service au sein de sa maison. Les liens de clientèle, de service ou d'amitié ainsi créés, apparaissent comme un des éléments décisifs dans l'ascension professionnelle d'un administrateur civil et constituent une part importante de son réseau social qu'il pourra tenter d'activer tout au long de sa carrière. L'étude des liens tissés, entre civils et militaires à travers plusieurs exemples illustrant la forme hétérogène et complexe qu'ils peuvent prendre dans le cadre de la maison d'un émir, met ainsi en évidence l'interdépendance et l'intérêt commun qui unissent les élites mamlouks et les élites civiles au-delà de la stricte appartenance à leur groupes sociaux respectifs.

Mots-clés : période mamlouke, histoire sociale, liens interpersonnels, relations sociales, clientélisme
Résumé – Si la société mamlūke apparaît comme une société segmentée, fortement hiérarchisée, elle n'est pas pour autant une société fracturée : les modèles sociaux, les activités culturelles, et même politiques et administratives,... more
Résumé – Si la société mamlūke apparaît comme une société segmentée, fortement hiérarchisée, elle n'est pas pour autant une société fracturée : les modèles sociaux, les activités culturelles, et même politiques et administratives, embrassaient virtuellement tous les groupes sociaux. Si les identités sociales étaient caractérisées par l'altérité, les pratiques sociales semblent, quant à elles, plutôt l'avoir été par l'inclusion et la collaboration. Dans son ouvrage, Muslim Cities in the Later Middle Ages, I.M. Lapidus, appelait "à explorer non seulement l'action sociale mais également les concepts et les valeurs qui soutenaient l'organisation des relations sociales, les symboles de l'ordre social et les mentalités des individus " dans les sociétés médiévales musulmanes, et plus particulièrement dans la société mamlūke.
Les rapports entre les religions et l’argent sont loin de se limiter aux discours que développent souvent les premières en matière de régulation éthique des activités lucratives et d’usage des richesses. Toute vie religieuse implique – à... more
Les rapports entre les religions et l’argent sont loin de se limiter aux discours que développent souvent les premières en matière de régulation éthique des activités lucratives et d’usage des richesses. Toute vie religieuse implique – à des échelles diverses, mais inévitablement – une dimension économique. Il faut des biens matériels pour les gestes du culte, l’offrande de sacrifices, la fabrication d’objets ou d’images, la construction et l’entretien de sanctuaires, la rétribution d’un clergé ou encore l’organisation de la solidarité communautaire. Quelles sont donc les pratiques des religions en matière d’économie ? Comment les communautés religieuses s’y prennent-elles pour créer, rassembler, gérer, utiliser et distribuer des richesses ? En quoi consiste l’impact concret de la vie religieuse sur la vie économique ? Comment les usages « religieux » de l’argent sont-ils justifiés ou critiqués à l’intérieur des différentes traditions ?
C’est à de telles questions que ce colloque répondra, en étudiant les religions qui ont marqué le monde méditerranéen depuis la plus haute Antiquité jusqu’à la fin du Moyen Âge : les divers polythéismes, le judaïsme, le christianisme, l’islam. La prise en compte d’une aire géographique cohérente permettra d’établir des comparaisons probantes entre des époques différentes et des confessions variées.
Research Interests:
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Communication dans le cadre de la journée d’étude « Orientations » du laboratoire Identités, Cultures, Territoires (EA 337), Univ. Paris (Paris Diderot).
Research Interests:
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During the Mamluk period, when the weather turned bad in Damascus and its countryside, historians could turn into weather reporters. If accounts on unusual natural phenomena and unexpected climatic disasters were occasionally mentioned... more
During the Mamluk period, when the weather turned bad in Damascus and its countryside,  historians could turn into weather reporters. If accounts on unusual natural phenomena and unexpected climatic disasters were occasionally mentioned in detail in medieval chronicles, some authors could also pay attention – even sometimes in an obsessive way – to normal and seasonal climatic variations.
Thus, in narrative texts, rain, cold, wind or snow, as well a bright shining and hot sun, frequently joined accounts on political events and social and religious life. Indeed, with regard to History, what could be seen by modern historians as minor facts of little interest, appears to be a goldmine for environmental history as well as a fresh insight into unknown aspects of medieval daily life in Damascus. But before even asking how these climate data and information on everyday weather could be useful and how historians should analyze them, one must consider what they exactly are.
After proposing a general overview of the most promising authors for a study on the long term of weather condition in Mamluk Damascus, my paper will aim at identifying the wide range of data related to climate and weather and how they are depicted in the narrative texts. In providing a categorization based on a lexical study, it will highlight what kinds of climatic phenomena (rain, cold, heat, snow, wind, etc.) were mainly and preferably mentioned by authors. Moreover, these data will be analyzed in their context: on what occasion are these climate data depicted by authors  in their narratives (for example, to point an unusual seasonal variation, to provide a scenic value to a political event, or, on the contrary, to give an information on daily life)? The authors’ purposes and representations will also be questioned: for example, did they provided climate data as a factor of explanation (direct or not) of political and social changes or economic situations?
Keeping in mind that a more extensive research based on historical narratives is necessary, my paper aims at being a first contribution to an environmental study of Mamluk Damascus, still to write, and will mainly focus on aspects of weather conditions as mentioned and described in two mamluk chronicles, the Ḥawādiṯ al-zamān written by al-Ǧazarī (m. 738 H./1338) and the Ta’rīḫ of Ibn Ḥiǧǧī (m. 816 H./1413).
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Dernier bastion des princes ayyoubides de Syrie, Damas tombe aux mains des sultans mamelouks d’Égypte en 1260. Bien qu’intégrée à l’espace géographique et politique du sultanat mamelouk, la ville, tout comme le Bilād al-Šām, n’en demeure... more
Dernier bastion des princes ayyoubides de Syrie, Damas tombe aux mains des sultans mamelouks d’Égypte en 1260. Bien qu’intégrée à l’espace géographique et politique du sultanat mamelouk, la ville, tout comme le  Bilād al-Šām, n’en demeure pas moins sous la menace d’un ennemi extérieur, les Mongols, qui l’occupent en 1260 puis à nouveau, en 1300. À cette date, l’espace urbain damascène est profondément meurtri par les pillages et les destructions de l’occupant. Toutefois, les séquelles de la guerre fourniront les conditions propices à une transformation de la ville et à sa mutation en véritable capitale syrienne du sultanat mamelouk. À l’instar du Caire, une période de stabilité politique, de forte croissance économique et d’intense activité urbanistique s’ouvre alors à Damas et s’intensifie sous le troisième règne d’al-Nāṣir Muḥammad (1309-1341).
Deuxième ville du sultanat, Damas fait l’objet, entre 1312 et 1340 de profondes modifications induites par la présence de son puissant gouverneur, l’émir Tankiz et de ses proches, par le biais d’une rénovation de lieux de mémoire, de l’aménagement de l’espace public et de la création de nouveaux pôles d’urbanisation. La ville subit donc de réels changements qui conduisent à son redressement et à sa « modernisation » : aménagements urbains, assainissement, extension du réseau hydraulique, construction de nouvelles institutions religieuses et d’infrastructures à vocation collective, développement de nouveaux quartiers... La présente étude vise à examiner les enjeux et les acteurs de cette rénovation urbaine ainsi que ses modalités économiques et politiques.
Massacres, chaos et ruine sont les éléments incontournables du discours stéréotypé adopté par les auteurs de l'époque mamelouke décrivant les villes assiégées. Au delà de l'anecdote, rares sont les récits qui nous permettent de nous... more
Massacres, chaos et ruine sont les éléments incontournables du discours stéréotypé adopté par les auteurs de l'époque mamelouke décrivant les villes assiégées. Au delà de l'anecdote, rares sont les récits qui nous permettent de nous représenter la réalité d'une ville en guerre à cette époque, le fonctionnement de sa société tout comme l'impact des combats sur l'organisation urbaine et les édifices eux-mêmes.
Que signifie vivre l'expérience de la guerre pour des populations civiles urbaines et quelles en sont les conséquences sur leur quotidien ? Victimes des combats et prises en otages, comment ces populations se réapproprient-elles un espace urbain détruit qui les contraint dès lors qu'il sert de cadre à la guerre ? Pour tenter de répondre, entre autres, à ces questions, la ville de Damas, soumise en 1300 à l'occupation des troupes tatares de Ġāzān, servira de source principale à notre étude.
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Le sultanat mamlouk, dont les élites militaires étaient turcophones, attirait, tant en raison de son rayonnement culturel que de son essor économique, de nombreux migrants fuyant les avancées mongoles ou les désordres politiques des... more
Le sultanat mamlouk, dont les élites militaires étaient turcophones, attirait, tant en raison de son rayonnement culturel que de son essor économique, de nombreux migrants fuyant les avancées mongoles ou les désordres politiques des contrées alentours ou s’intallant de leur plein gré en Égypte et au Bilâd al-Shâm. Ces migrants parlant turc - et parfois persan - constituaient une catégorie socio-linguistique plus ou moins distincte des élites autochtones arabophones. À partir des sources historiques en langue arabe, je me propose donc d'étudier les affinités culturelles, linguistiques et religieuses, que les émirs mamlouks, de langue et de culture turques, développèrent avec des individus originaires de l’espace turco-anatolien.