“Nous sommes submergés de demandes pour évacuer de Hong Kong des animaux domestiques”, explique à CNN Olga Radlynska, dirigeante de la compagnie aérienne Top Stars, spécialisée dans les vols privés. Transporter des chiens, chats ou rongeurs en jet ressemble à “un caprice ridicule”, souligne la chaîne américaine. Pourtant, les opérateurs de jets privés expliquent qu’en raison des restrictions de voyage imposées par le gouvernement et des interdictions temporaires de dizaines de compagnies aériennes, il est devenu presque impossible de trouver un vol commercial pour transporter des animaux domestiques”.

De quoi faire les affaires de l’aviation privée : le transport des animaux de compagnie en jet, dont la demande a fortement augmenté, coûte “environ 22000 dollars” en moyenne, indique CNN, soit près de 20 000 euros.

Hong Kong est confronté depuis deux ans à un exode sans précédent : à l’été 2021, le South China Morning Post rapportait déjà que près de 90 000 résidents avaient fui le territoire dans les douze mois qui ont suivi l’instauration de la répressive loi sur la sécurité nationale. Et ces derniers mois, la très stricte politique “zéro Covid” appliquée à Hong Kong a contribué à la poursuite de cette vague de départs. Au premier semestre 2021, la population de la ville a ainsi chuté de 1,2 %.

Animaux abattus

En outre, le gouvernement de Hong Kong a décidé mercredi 19 janvier d’abattre 2 000 petits animaux, principalement des hamsters mais aussi des lapins, cochons d’Inde et chinchillas, craignant des contaminations au Covid-19. La veille, onze hamsters de l’animalerie Little Boss, dans le quartier commercial de Causeway Bay, avaient été déclarés positifs. Cette décision des autorités, dénoncée par la Société de prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) et par une pétition ayant recueilli plus de 38 000 signatures, a provoqué un tollé.

Alors que “Hong Kong étend ses efforts de lutte contre le coronavirus aux animaux domestiques, commente le Financial Times, les habitants qui en ont les moyens s’en vont avec leurs compagnons à poils”. Le quotidien britannique a contacté plusieurs compagnies d’aviation privées, telles que Pet Holidays ou Dog Express, qui ont expliqué avoir des vols prévus pour des animaux à destination du Canada, de Taïwan, de Singapour ou encore du Royaume-Uni.

Interrogée par CNN, la chercheuse Vanessa Barrs, à la tête du département vétérinaire de l’université de Hong Kong, estime que le gouvernement a surréagi en demandant l’abattage de plusieurs milliers d’animaux. Sur les 350 millions de cas de Covid-19 détectés chez les humains depuis le début de la pandémie, argue-t-elle, “il n’a été recensé aucun cas confirmé de transmission du Covid-19 d’un animal domestique vers un humain”.