11 mai, l’escadrille MF 98 T est opérationnelle

Comme les Britanniques, le C.E.O. bénéficie du soutien de l’aviation naissante pour mener à bien sa mission. Si les avions britanniques sont présents depuis le début de la campagne navale, les avions français ne débarquent à Ténédos que le 6 mai 1915.

L’escadrille française a quitté Lyon le 20 mars 1915, elle est commandée par le célèbre capitaine Antoine Césari, pionnier de l’aéronautique militaire d’avant-guerre et vétéran des opérations sur la Marne à l’été 1914, ce qui lui a déjà valu d’être cité dans le communiqué aux armées. En plus de son chef, l’escadrille compte huit pilotes : le sous-lieutenant Marcel Saint-André, l’Adjudant Pierre de Beausire de Seyssel, les sergents Louis Garsonnin, Guy de Grosourdy de Saint-Pierre, Dumas, Jules Lecompte, Dubois et le Brigadier-fourrier Célestin Sanglier. Comme l’indiquent les initiales de l’escadrille (MF), celle-ci est équipée de huit Maurice Farman XI.

vue aérienne

Photo aérienne de l’extrémité de la péninsule (crédits : Ennemonde Diard, archives de la Loire)

A l’instar du C.E.O, l’escadrille quitte Marseille à bord du paquebot Gange le 25 mars à destination de Moudros mais elle est redirigée sur Alexandrie où elle débarque une première fois le 4 avril. Elle reprend la mer le 29 avril pour s’installer sur l’île Ténédos où son installation est complète. En plus de leurs avions, les aviateurs français amènent avec eux du matériel photographique qui fait défaut aux Britanniques et que sera déterminant pour reconnaître les positions ottomanes avant de lancer de nouvelles offensives.

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Débarquement des caisses contenant les précieux avions MF 11 (crédits : Ennemonde Diard, archives de la Loire)

Les aviateurs sont livrés à eux-mêmes pour s’installer dans l’île à côté de leurs homologues britanniques. A défaut de main-d’œuvre, le déchargement des avions et du matériel est effectué par la petite centaine d’hommes qui composent l’escadrille en plus des pilotes. Faute de baraquements, les hommes s’installent sous la tente ou dans les caisses vides de leurs avions.

Tentes

Installations de fortune pour le bivouac de l’escadrille (crédits : Ennemonde Diard, archives de la Loire)

Malgré cette précarité, le 11 mai 1915, le premier avion frappé de la cocarde tricolore française s’envole vers les Dardanelles.

SYLVAIN FERREIRA