Politique Région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne : le nom de la chose...

La campagne pour les régionales démarrera vraiment après la rentrée, pour l'heure elle cherche ses marques et ses sujets. Le nom de la future région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne fait partie des thèmes qui seront débattus, et la question n'est pas si anecdotique que l'on pourrait le penser.
Christian Bach - 21 juil. 2015 à 20:48 | mis à jour le 24 juil. 2015 à 07:23 - Temps de lecture :
(-)
(-)

Actualisé le 22 à 9h30.  Prenons d'abord les éléments objectifs du débat. C'est la loi  du16 janvier 2015, relative à la délimitation des régions, entre autres, qui nous les donne.

 Elle stipule dans son article 2

- que le  "nom provisoire (de la future région) est constitué de la juxtaposition, dans l'ordre alphabétique, des noms des régions regroupées : pour celle qui nous concerne, ici, ce sera donc Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, avec pour acronyme ACAL.

- "Son nom et son chef-lieu définitifs sont fixés par décret en Conseil d'Etat pris avant le 1er octobre 2016, après avis du conseil régional de la région constituée", dit encore la loi. La nouvelle et future assemblée, issue des régionales de décembre prochain et qui siègera dans un premier temps, c'est sûr, à Strasbourg aura donc à se pencher sur la question du nom. 

- cette loi dit encore que le futur conseil régional adoptera avant le 1er juillet 2016 une résolution unique qui comportera, entre autres, l'avis au gouvernement relatif à la fixation du nom définitif de la région. On sait que Strasbourg est désigné comme "chef-lieu" de la future région, mais l'assemblée aura à fixer les règles de détermination des lieux de réunion du conseil régional et de ses commissions, les règles de détermination des lieux de réunion du conseil économique, social et environnemental régional et de ses sections, le programme de gestion des implantations immobilières du conseil régional. 

(Pour consulter le texte de la loi du 16 janvier, cliquer ici)

ACA, ACAL, à l'Assemblée nationale en novembre dernier, un député UMP alsacien peu inspirté avait même lâché un hypothétique et très peu élégant "ACHLOR"... Depuis les esprits se sont calmés, fort heureusement.

Philippe Richert propose "Grand Est", dans un premier temps

Interrogé par nos confrères de France3 Alsace, Philippe Richert (Les Républicains) propose dans un premier temps d'appeler cette région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine "Grand Est". C'est probablement cette appellation que le chef de file des Républicains utilisera pendant la campagne à venir.

"Je pense qu'il faut éviter tout acronyme", affirme M. Richert devant la caméra de France3 Alsace. "A l'étranger, personne ne connait PACA", mais la Provence et la Côte d'Azur, ça leur parle. Pour l'actuel président du conseil régional alsacien, l'enjeu est de continuer à s'appuyer sur les marques fortes déjà existantes ("Champagne est une marque monde, l'Alsace est connue", explique-til en substance, évoquant aussi la Lorraine).

"Grand Est", dans un premier temps, puis consultation des concitoyens via Internet après les élections de décembre (éventuellement avec le concours d'un cabinet) avant le choix en conseil régional lors des premières sessions, propose encore M. Richert.

Choisir un nom n'est pas anodin, il participera de l'identité de la future région et devra s'articuler avec les marques déjà existantes. Philippe Richert laisse entendre aussi qu'il a une certaine sympathie pour "Grand Est Europe" comme nom définitif. Un nom qui a du sens il est vrai dans la région qui accueille la capitale du parlement de l'Union européenne.

Voir l'interview publiée le 20 juillet par France3 Alsace

Chef de file des socialistes dans le Grand Est, Jean-Pierre Masseret a déclaré fin juin au micro de France-Bleu que son coeur penchait pour "Eurorégion Est". Le président du conseil régional de Lorraine et chef de file des socialistes est favorable lui aussi à une consultation du public.

 De son côté, Laurent Hénart, maire de Nancy (UDI) penche pour "Coeur d'Europe", une suggestion qui a d'ailleurs séduit le préfet Stéphane Bouillon (qui quitte l'Alsace pour de nouvelle fonctions). (Ecouter ici leurs interviews sur France Bleu)

La présence du mot "Europe" pour le nom d'une région qui compte quatre frontières avec la Suisse, l'Allemagne, le Luxembourg et la Belgique, semble faire l'unanimité à gauche et dans les rangs de la droite traditionnelle. Le FN, lui, se démarque : Florian Philippot, qui ne veut pas entendre parler de "Grand Est" et d'"Europe" lance une consultation sur un site. Pour inviter les internautes à faire des propositions qui seront dans un deuxième temps soumises à un vote...

Et vous, qu'en pensez-vous ? Vous pouvez réagir en commentaire de cet article... C'est votre devoir de vacances (et on vous souhaite un bel été :-))

Christian Bach

Au sommaire du dossier