LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Ben Ali, sans discussion

<br />

© Reuters
Yannick Vely

Un cinquième mandat pour Ben Ali. Sans surprise, le président tunisien en poste depuis 1987, a été réélu avec 89,62% des suffrages selon l'agence officielle Tunisie Afrique Presse (TAP).

Sa réélection ne faisait aucun doute. Avec 89,62% des suffrages exprimés, le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a été réélu à son poste pour un cinquième mandat consécutif. Les premiers résultats partiels diffusés par le ministère de l’Intérieur annonçaient ce plébiscite électoral, avec, dans cette région, jusqu’à 99% des voix. Lors du précédent scrutin présidentiel, en 2004, Ben Ali avait déjà recueilli 94,4% des voix. Son parti, le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique) a également remporté les élections législatives avec plus de 75% des suffrages.

Publicité

Le score interpelle fortement, même si la popularité de Zine el-Abidine Ben Ali auprès du peuple tunisien ne fait aucun doute. Trois autres candidats étaient en lice, dimanche, même si deux d’entre eux assumaient le rôle d’alibi de la démocratie tunisienne. Mohamed Bouchiha, du Parti de l'Unité populaire (PUP) et Ahmed Inoubli, de l'Union démocratique unioniste (UDU), peu critique à l’égard du régime. Si Ben Ali a introduit le multipartisme aux élections en 1999, son seul challenger sérieux, Ahmed Brahim, du mouvement Ettajdid (Renouveau), savait qu’il n’avait aucune chance de gagner, faute de pouvoir compter sur une machine de guerre électorale. Avant l'ouverture de la campagne, le Parti démocrate progressiste, principale formation d'opposition, avait jugé le scrutin dénué de sens. La direction du parti avait donc décidé de boycotter l’élection.

La suite après cette publicité
Un pluralisme douteux

Malgré les déclarations d’intention, Zine el-Abidine Ben Ali règne depuis 1987 sur la Tunisie , sans réelle discussion possible, les médias étant confisqués par le chef de l’Etat. Sema Ben Achon, de la Ligue des Droits de l’Homme, jugeait dimanche très sévèrement le régime tunisien. «Il n’y a pas de liberté de la presse, et celle-ci ne donne la parole qu’aux partisans de Ben Ali, tout n’est que de la propagande (…) La Tunisie est loin d’être une démocratie, car l’opposition n’y a pas sa place», a-t-elle expliqué à iTélé. Ben Ali a pourtant prévenu qu’il ne tolérerait pas que l’on remette en cause le caractère démocratique du scrutin.

La suite après cette publicité

A titre d’exemple, «Le Temps», deuxième grand quotidien du pays, qui se qualifie d’indépendant, donnait – dimanche – une longue tribune au président Ben Ali. Son éditorialiste, Lotfi Ouenniche, écrivait même que «le scrutin (était) en entouré de toutes les garanties de transparence et de neutralité de l’administration pour faire prévaloir la primauté de la loi». Dans son dernier classement sur la liberté de la presse, Reporters sans frontière place la Tunisie au 154e rang mondial, derrière le Soudan, l’Afghanistan ou la Russie…

Contenus sponsorisés

Publicité