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France : Décès d’Ady Steg, médecin juif et important responsable communautaire

Un géant s'en est allé : Adolphe Steg a notamment été président du CRIF et de l'Alliance israélite universelle dans l’après-guerre et a opéré le président Mitterrand

Ady Steg lors d’une conférence au musée d'art et d'histoire du Judaïsme, à Paris, en 2008. (Crédit : Capture d’écran Akadem)
Ady Steg lors d’une conférence au musée d'art et d'histoire du Judaïsme, à Paris, en 2008. (Crédit : Capture d’écran Akadem)

Adolphe Steg, dit Ady Steg, est décédé ce dimanche à l’âge de 96 ans. Son enterrement aura lieu ce mardi à Paris.

Professeur agrégé de médecine français, titulaire de la chaire d’urologie de l’hôpital Cochin, membre titulaire de l’Académie nationale de médecine, membre du Conseil économique, social et environnemental, membre du Collège de la Haute autorité, Ady Steg a aussi été un important responsable et militant de la communauté juive française d’après-guerre.

Il a notamment été président de l’Alliance israélite universelle (1985-2011 et président honoraire à partir de 2011), président du CRIF (1970-1974), vice-président de la mission d’étude sur la spoliation des Juifs de France (mission Mattéoli), membre d’honneur du Conseil d’administration de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, membre du Comité d’honneur français de la Fondation France-Israël, président de la section de Paris de l’Union des étudiants juifs de France, vice-président de l’Union mondiale des étudiants juifs, et membre du comité directeur du Fonds social juif unifié. Il a aussi œuvré au dialogue judéo-chrétien et s’est impliqué dans l’affaire du couvent d’Auschwitz dans les années 1980-1990.

En concertation avec sa famille, l’Alliance israélite universelle organisera prochainement un hommage public.

« Le président Ady Steg a marqué de son empreinte l’Alliance en donnant une nouvelle impulsion à la diffusion de la culture juive pour les adultes, devenue une de nos missions centrales », a écrit l’organisation dans son communiqué d’hommage. « Il s’est notamment beaucoup impliqué dans la rénovation de la Bibliothèque et la création de la nouvelle salle de lecture inaugurée en 1989, ainsi que dans la création du Collège des études juives. Sous sa présidence, le réseau scolaire se développe tant en France qu’en Israël. En 2011, il cède la présidence à Marc Eisenberg et devient président honoraire. Avec son décès, c’est une page de l’Alliance qui se tourne. »

Né en Tchécoslovaquie le 27 janvier 1925 dans une famille juive orthodoxe, Ady Steg est arrivé à Paris en 1932. Après avoir échappé à la rafle du Vel d’Hiv, il a pu fuir en zone libre avec sa sœur et été protégé par l’Abbé Glasberg dans le Gers, avant d’être envoyé au collège de Sarlat, en Dordogne. De cette époque, l’homme a livré un important témoignage.

Il s’est ensuite engagé dans la résistance au sein des FFI de Sarlat, et au 3e Bataillon d’Armagnac dans le Gers. Son père a survécu à Auschwitz.

Ady Steg et Reuven Rivlin à la Knesset. (Crédit : Alliance israélite universelle)

Après la guerre, il a étudié la médecine et s’est spécialisé en urologie dans le service du professeur Pierre Aboulker à l’Hôpital Cochin, avant de gravir les échelons et de remplacer son mentor à la chaire d’urologie de Cochin. Il a notamment été président de la Société française d’urologie. Dans le cadre de ses fonctions, il a opéré le président François Mitterrand de son cancer de la prostate en 1992 et 1994.

Ady Steg laisse derrière lui sa femme, Gilberte Nissim, gynécologue et ancienne résistante, et leurs deux enfants, Philippe Gabriel, professeur et cardiologue, et Jean-Michel, banquier.

Sa sœur, Bitia (Albertine) Cherki, habite à Jérusalem et est la mère du Rabbin Ouri Cherki. Son autre sœur, Rachel Malka Zucker, qui habitait à Haïfa, est décédée en 2009. Son grand frère, Henri (Yerihim Hayim), résistant et militant de la LICA (devenue LICRA), est décédé en 2016.

Ady Steg était grand officier de la Légion d’honneur et grand-croix de l’ordre National du Mérite. Il a aussi été fait Docteur Honoris Causa des universités de Jérusalem et d’Athènes. Il s’était vu remettre la première décoration, plus haute distinction française, le 26 février 2001 des mains du président Jacques Chirac.

Ady Steg et Jacques Chirac lors de l’inauguration de la bibliothèque de l’AIU, le 14 septembre 1989. (Crédit : Alliance israélite universelle)
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