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Notre hommage à Patrick Chapuis, fidèle photographe de GEO et grand amoureux de l'Egypte

disparition
Le photographe Patrick Chapuis en Egypte lors de son dernier reportage pour GEO, en 2017.

Le photographe Patrick Chapuis nous a quittés le 13 janvier, à 71 ans. Très peinés par sa disparition, nous avons une pensée particulière pour sa famille. Tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec Patrick se souviennent de son talent bien sûr, mais aussi de son flegme élégant et de son humour toujours plein de bienveillance.

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Originaire de Toulouse, Patrick Chapuis s’est initié à la photographie auprès de son père astronome et a démarré sa carrière de grand-reporter sur les chapeaux de roues, par un scoop sur des otages français en Irak, où il se rendit clandestinement en 1984. Il a surtout noué un lien très fort avec l’Egypte, pays qu’il connaissait comme sa poche, de la moindre ruelle du Caire jusqu’aux tombeaux enfouis sous les sables. L’archéologie égyptienne est devenue l’un de ses sujets de prédilection et ses reportages ont été régulièrement publiés dans GEO, National Geographic ou le Figaro Magazine.

A GEO, notre collègue Nadège Monschau, qui a remonté le Nil en sandal (un type de voiliers traditionnels) et parcouru la Vallée des Rois avec Patrick, se souvient combien il était agréable de l’avoir pour compagnon de terrain, "non seulement parce que c'était un grand professionnel, mais aussi parce qu'il avait un abord et une décontraction naturels qui rendaient tous les contacts faciles. Il inspirait immédiatement confiance !"

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EN IMAGES
Egypte : dans la vallée du Nil abandonnée
L'Egypte sans la foule en couverture du magazine GEO n°382 (décembre 2010).  © Patrick Chapuis.

En 2001, son intérêt pour l’Antiquité moyen-orientale rencontre l’actu de plein fouet : il fonce en Afghanistan couvrir le pillage du musée de Kaboul par les Talibans. En 2011, au lendemain de la Révolution égyptienne, il témoigne du casse du musée du Caire dans GEO avec son ami, le journaliste Philippe Flandrin. Le tandem publiera la même année un reportage passionnant sur les Frères musulmans.

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En 2015, il mène pour GEO une enquête sous haute tension autour des mines d’uranium, au Niger, avec la journaliste Alissa Descotes-Toyosaki. "C'était son premier voyage au Niger, se souvient Alissa. Il n’était pas familier de la problématique du nucléaire, mais il avait toujours une petite phrase pour remonter le moral des troupes, du genre 'T’affole pas, va ! On ajustera le tir.' Avec lui, tout avait un petit air de vacances alors qu’on circulait en zone rouge avec une escorte de huit militaires." Leur travail a été couronné "meilleur reportage de l’année 2015" par le SEPM (syndicat des éditeurs de la presse magazine), une grande fierté pour notre titre.

Alissa Descotes-Toyosaki se souvient de cette partie de Scrabble avec les Touareg de la zone d'Azelik, au nord Niger : "Cette photo retranscrit bien l'ambiance avec Patrick alors qu'on était pourchassés par le quai d'Orsay, Areva, le gouvernement nigerien, et la Chinese Nuclear Corporation. Les Touareg ont gagne la partie !"  © DR
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Après une escapade boréale avec Alissa au Nunavik, dans le Grand Nord canadien, Patrick est retourné avec Philippe Flandrin, en 2017, dans la vallée du Nil désertée par les touristes. Mais pas par les policiers, comme Philippe en témoignait avec humour : "Ils nous ont cueillis au chant du coq dans le lobby de notre hôtel. Le chauffeur de taxi qui nous avait conduits là-bas avait vendu la mèche ! Ils nous ont un peu cuisinés avant de nous suggérer fort aimablement d’aller nous faire pendre ailleurs."

Dans ce climat d’instabilité politique, Patrick, lui, avait été marqué par le silence : "De la frontière soudanaise jusqu’à Louxor, on n’entendait plus un bruit, nous racontait-il à son retour. Il n’y a plus de bateaux sur le fleuve, plus d’embouteillages à l’entrée des temples. C’est excessivement triste pour ce peuple formidable, positif et bourré d’humour." Un crève-cœur, pour cet amoureux de l’Egypte qui va beaucoup nous manquer.

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Cette copie en stuc de la tête de Ramsès II se dresse devant le lac Nasser. Ce gigantesque réservoir artificiel, long de 500 km, est aujourd’hui pointé du doigt car il entraînerait une diminution des alluvions déposées lors des crues du Nil.  © Patrick Chapuis.

Pour voir les photos de Patrick Chapuis :

Au Niger, sur la piste de l'uranium
Le Québec boréal : voyage au Nunavik, paradis arctique
Egypte : dans la vallée du Nil abandonnée

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