Lot-et-Garonne : le château de Bonaguil est en deuil, Max Pons vient de nous quitter

  • Max Pons, un amoureux des mots et des livres. Max Pons, un amoureux des mots et des livres.
    Max Pons, un amoureux des mots et des livres. DDM
Publié le , mis à jour
De notre correspondant Michel Rouquet

l'essentiel Il est mort le poète… Max Pons vient de nous quitter. Avec lui disparaît un pan de l’histoire moderne du château de Bonaguil dont il a été, pendant plusieurs décennies, l’emblématique guide conférencier. Mais le personnage, aux multiples facettes, recelait bien d’autres talents.

Né le 24 février 1927 à Condat, sur la commune de Fumel, Max Pons passe les premières années de son enfance à Vitry-sur-Seine en banlieue parisienne. Juste avant 1939, il revient avec ses parents sur sa terre natale. Max découvre avec ses amis les plaisirs de la rivière Lot et de la campagne environnante. Il fréquente régulièrement une immigration espagnole, héritée des douleurs de la Guerre Civile, qui lui donnera le goût d’une langue et d’une culture castillanes.

À 5 ans, il découvre Bonaguil

Dès cette période le jeune homme porte en lui sa passion pour la littérature et la poésie, pour la langue et la culture espagnole, mais aussi pour le château de Bonaguil et le Moyen-Âge. C’est à Fumel également qu’il rencontre le futur peintre et poète Charles Minetti, alors âgé de 17 ans, qui deviendra son grand ami pour la vie. Après des études de lettres en France et de lettres hispaniques à l’université de Barcelone, il se spécialise en castellologie.
« C’est à l’âge de 5 ans que je fis connaissance avec Bonaguil et son château, lors d’un déjeuner sur l’herbe en famille. Nous étions dix-sept : mes parents, oncles, tantes et cousins ». C’est dans ce cadre de pierres qu’il rencontrera de très nombreux poètes devenus par la suite ses amis comme André Breton, Eugène Guillevic, Jean Follain… venus visiter le château de Bonaguil dont il fut conservateur de 1954 à 1992. Il aura toujours œuvré avec énergie pour faire découvrir ce lieu de mémoire des pierres et des hommes qu’il aimait par-dessus tout. C’est en partie grâce à Max Pons, qui avait le talent pour faire vivre ses vieilles pierres, que Bonaguil est passé de 4 000 visiteurs en 1954 à 70 000 en 1992.

Un amoureux du verbe

Poète connu et reconnu, voici ce que Joseph Reis, un critique respecté, disait de son recueil « Calcaire » : « Brefs, petits poèmes, coups de ciseaux dans la pierre géante de l’écriture ». Au service des autres amoureux de la poésie il fonde, en 1963, La Barbacane au sous-titre évocateur : « Revue des pierres et des hommes ». En 2017 Max était particulièrement heureux de fêter le 100e numéro de sa création.
« Cet amoureux de la vie, du verbe, de la parole et surtout du dialogue, capable de citer par cœur des centaines de poèmes et d’auteurs, pouvait aussi s’enthousiasmer pour le rugby et sa chère USFL. Il en fut un fier et fidèle supporter durant de nombreuses décennies.
Son fils, Stéphane, le définit ainsi : « Cet éternel jeune homme manifestait par-dessus tout, avec enthousiasme et ce, jusqu’au bout, une volonté farouche d’offrir à tous, et le plus humblement possible, une vie de savoir et de passions ».
Nous laisserons Max conclure : « Mon regard m’a construit. La parole, bâti. Ce que j’ai fait m’a fait. »
« Prendre son temps Et le reprendre encore Pour ne pas le perdre ».

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?