L’ancienne députée Charlotte L’Écuyer s’éteint

Charlotte L’Écuyer a été la députée provinciale de Pontiac, en Outaouais, pendant 4 mandats entre 2003 et 2014.

L’ancienne députée libérale Charlotte L’Écuyer s’est éteinte lundi à l’âge de 77 ans.


Mme L’Écuyer a été la députée provinciale de Pontiac, en Outaouais, pendant 4 mandats entre 2003 et 2014.

Au cours de ses nombreuses années à l’Assemblée nationale du Québec, elle aura aussi occupé les rôles d’adjointe parlementaire et de vice-présidente de la Commission de l’aménagement du territoire et de la Commission des transports et de l’environnement. Elle a quitté la vie politique en 2014 alors qu’elle ne s’était pas représenté aux élections.

Le successeur de Mme L’Écuyer à titre de député de Pontiac, André Fortin, n’a pas caché sa tristesse, parlant de la femme de 77 ans comme quelqu’un qui avait à cœur la vitalité de sa région, même après avoir délaissé l’arène politique. 

« Même lorsqu’on sait que quelqu’un est malade, la nouvelle de son décès nous frappe toujours. [...] C’était une battante et elle s’est battue toute sa vie, jusqu’à la toute fin. Il y a quelques années, on lui avait dit qu’il ne lui restait que quelques mois à vivre, mais elle aura fait mentir les médecins. C’est quelqu’un qui n’y allait jamais par quatre chemins, elle était honnête et franche. C’est une qualité que trop peu d’élus ont. On savait à quoi s’en tenir avec Charlotte L’Écuyer. Je retiens surtout aussi qu’elle avait à cœur sa région, avec le Pontiac d’abord et avant tout, tant comme élue que comme administratrice dans le réseau de la santé », confie-t-il. 

Celui qui a succédé à Mme L’Écuyer en 2014 rappelle qu’elle a contribué à la réalisation de plusieurs projets dans sa circonscription durant ses mandats comme députée, dont la construction d’un nouveau CHSLD à Shawville.

« C’est encore à ce jour très apprécié de la communauté », dit-il.

M. Fortin affirme avoir vu Mme L’Écuyer pour la dernière fois à l’automne 2019, avant la pandémie.

« On avait passé une bonne heure ensemble et c’est quelqu’un qui semblait serein par rapport à l’inévitable, mais qui appréciait encore énormément le temps passé auprès des gens qu’elle aimait », soutient-il.

De son côté, la députée libérale de la circonscription de Hull, Maryse Gaudreault, se rappellera de Mme L’Écuyer comme « une femme de caractère ».

« Elle était une battante. C’était une femme forte qui se distinguait par son franc parlé. Elle était très déterminée », se remémore Mme Gaudreault en entrevue avec Le Droit. « Elle défendait les gens de sa circonscription avec toute la passion qui l’habitait. Elle ne laissait pas les gens indifférents et je suis certaine que les gens du Pontiac n’oublieront jamais leur députée Charlotte l’Écuyer. » 

Selon la députée Gaudreault, Charlotte L’Écuyer aura aussi été une grande militante de la place des femmes en politique provinciale.

« Je me souviens, à l’époque où elle était députée, notre caucus libérale en Outaouais était majoritairement composé de femmes. [...] Elle a longtemps milité pour la place des femmes en politique. Elle nous rappelait que notre place en politique n’est jamais assurée, c’est un combat de tous les instants. »

Mme Gaudreault se souviendra aussi de son ancienne collègue pour tous les conseils qu’elle lui aura donnés au fil des ans.

« Je me souviens qu’elle avait dit “si tu veux être ministre, comporte-toi en ministre”, j’avais trouvé ça très intéressant comme conseil. C’était une femme d’influence avec un parcours différent du mien et j’ai beaucoup appris d’elle. »

L’ex-député et ministre Norm MacMillan, qui a siégé avec elle à l’Assemblée nationale durant une décennie, décrit son ancienne collègue comme « une femme d’équipe qui avait le cœur à l’ouvrage ». 

« C’est une collègue que j’ai toujours beaucoup appréciée, je m’entendais bien avec elle. Pour moi, c’était vraiment une amie. Mme L’Écuyer s’occupait bien de son comté et travaillait très fort pour le Pontiac. Avant même qu’elle devienne députée, elle défendait beaucoup la santé, elle ne se gênait pas pour le faire. Ç’a toujours eu une place dans son cœur. Et dans le caucus (libéral), lorsque j’étais whip ou whip adjoint, elle ne se gênait pas pour dire son opinion », s’exclame l’actuel président des Olympiques de Gatineau.

De son côté, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, a tenu lundi à offrir ses condoléances aux proches de Mme L’Écuyer par le biais de son compte Twitter.

Charlotte L’Écuyer a été la députée provinciale de Pontiac, en Outaouais, pendant 4 mandats entre 2003 et 2014.

Avant son arrivée en politique, Mme L’Écuyer avait fait de la santé son cheval de bataille. Elle a été directrice générale du CLSC Pontiac de 1986 à 1995, puis directrice générale du Centre de santé de Pontiac de 1995 à 2003.

Elle a aussi œuvré à titre de présidente de la Table de concertation des établissements de santé du Pontiac en plus de siéger au sein de plusieurs conseils d’administration. Elle est aussi l’une des membres fondatrices de la Corporation des approvisionnements pour les établissements de santé et services sociaux de l’Outaouais.

Plus récemment, en 2017, Mme L’Écuyer s’en était pris à la réforme Barrette en dénonçant que des résidents de la région « n’ont pas les services de qualité auxquels ils auraient droit et certains en meurent ».

Chalotte L’Écuyer est née à Smith Falls, en Ontario, en août 1943.