Jean-Pierre Bastiat est décédé : le départ d'un talent colossal

  • Jean-Pierre Bastiat à l'entraînement du XV de France en 2011
    Jean-Pierre Bastiat à l'entraînement du XV de France en 2011
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CARNET NOIR - L'ancien troisième-ligne du XV de France et de l'US Dax, Jean-Pierre Bastiat est mort dans la nuit de mardi à mercredi, à l'âge de 71 ans. Victorieux de l'emblématique Grand Chelem 1977 avec les Bleus, il était la figure de l'US Dax, son club de toujours. Un conteur hors pair et un homme délicieux que l'on a adoré.

Jean-Pierre Bastiat est décédé, ce mercredi matin à 2h40. Nous savions qu'il était hospitalisé depuis cinq jours, à la suite d'un Accident vasculaire cérébral. Depuis, la vie de ce colosse landais natif de Pouillon ne tenait qu'à un fil. Il s'en est donc allé, peut-être à grandes foulées, comme il le faisait sur les terrains des années 70. A Dublin, en 1977 par exemple, pour l'essai du Grand Chelem : 25 mètres courus en solo après un service assuré par Alain Paco et un plongeon plein d'allégresse dans l'herbe grasse de Lansdowne Road.

Bastiat, c'était avant tout le numéro 8 du XV de France et de ce fameux Grand Chelem 1977 inscrit en lettres d'or dans la légende du rugby français. International de 1969 à 1979, il compte 32 sélections et a marqué 4 essais. Son palmarès compte également un challenge Yves-du-Manoir (1969 et 1971) et une finale du championnat de France (1973) perdue contre le Stadoceste Tarbais. Le tout avec un seul club, l'US Dax, auquel il était viscéralement attaché.

Jean-Pierre BASTIAT, monument du rugby et du sport français, s’en est allé cette nuit. Héro du Grand Chelem de 1977, joueur emblématique de Dax, il était un homme rayonnant, engagé et tourné vers les autres.

J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.

— Bernard Laporte (@BernardLaporte_) February 3, 2021

La nouvelle nous aura frappé direct à l'estomac. On aura donc plus droit à sa gouaille, son goût pour les récits épiques en tous genres et sa maîtrise étonnante du patois, la langue de son enfance qu'il parlait même devant les caméras. Avec nos yeux de l'innocence, on le percevait comme une sorte de surhomme, un rugbyman total. Il avait un gabarit de titan : 1m99 pour 110 kilos. Il portait les ballons et il sautait en touche comme personne, à deux mains dans une attitude triomphale. Mais on l'avait également vu à la télévision passer des pénalités de 45 mètres, dont l'une en finale du championnat avec Dax contre Tarbes en 1973.

Amoureux des plaisirs de la vie

On a longtemps gardé dans les méandres de notre mémoire, une image incroyable : Jean-Pierre Bastiat en pleine extension, comme un gardien de but ou un pivot de NBA qui "arrête" une pénalité adverse en hissant ses paluches juste au-dessus de la barre transversale. On a fini par confirmer ce souvenir fugace, Jean-Pierre Bastiat aurait bien réussi cet exploit, au moins une fois. C'était à Carcassonne en 1977, avec l'aide de ses coéquipiers qui l'avaient soulevé de terre, le coup de l'ascenseur que les règlements de l'époque permettaient.

Plus tard, nous l'avions souvent appelé, il répondait toujours avec truculence et posait un regard plein de justesse sur l'évolution du rugby et les exploits tricolores. Il était un conteur extraordinaire ainsi qu'un amoureux des plaisirs de la vie. Oui, disons-le, on l'a adoré.

L'ensemble des rédactions du Midi Olympique et de Rugbyrama adresse ses plus sincères condoléances à l'épouse de Jean-Pierre Bastiat, ses enfants, sa famille ainsi que ses proches.

Le Grand Huit ? pic.twitter.com/5la1WDIYPx

— David Arrieta (@arrietadavid1) February 3, 2021
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