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Le plaisir anal, sans peur et sans reproche

A force de répéter que le plaisir anal est sale et dangereux, on finit par y croire, nous dit la chroniqueuse de La Matinale Maïa Mazaurette. Examinons huit préjugés tenaces.

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Publié le 20 novembre 2016 à 07h33, modifié le 21 novembre 2016 à 13h52

Temps de Lecture 5 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Imaginez que les seules représentations du missionnaire disponibles soient tirées des 120 Journées de Sodome – qu’on n’ait aucun autre repère culturel que Sade. Ridicule ? C’est pourtant la situation actuelle concernant la pénétration anale. Nous avons : 1) De la pornographie ; 2) Une scène culte du Dernier Tango à Paris (les autres références ne viennent pas spontanément à l’esprit).

Nous nageons dans un imaginaire de la brutalité, du consentement pas évident, qui laisse complètement de côté la réalité du terrain : à savoir que ce n’est pas forcément l’homme qui pénètre, et qu’on ne parle pas forcément de sodomie. Cela signifie aussi que la plupart de nos réticences sont fondées sur une mauvaise image – à force de répéter que l’anal est sale et dangereux, on finit par y croire. Remettons donc quelques points sur les i.

1. « C’est douloureux »

Si vous faites comme à la télé, évidemment, ça va faire mal. Heureusement, dans le monde réel, nous couchons de manière plus civile – il suffira de prendre son temps, dans un cadre excitant, avec bienveillance. Il n’y a aucune raison que « ça » fasse mal, à aucun moment. En l’absence d’expérience, on commettra certainement quelques erreurs (comme pour toute autre pratique), mais une approche progressive limite très largement les risques.

Ne vous infligez pas non plus de prophétie autoréalisatrice : si vous vous tendez, vous rendrez forcément la pénétration plus difficile. Enfin, le ressenti dépend du modus operandi. Le pénis n’est pas obligatoire. Certains sextoys sont étroits, conçus pour débuter ou parce qu’on préfère des sensations pas trop envahissantes. Utiliser ses doigts permet aussi de limiter le format (surtout si vous avez des petites mains comme Donald Trump).

2. « C’est dégradant »

Aucune pratique n’est dégradante en soi : des corps interagissent, c’est tout. Mais on peut avoir l’intention de dégrader – et, dans ce cas, nul besoin d’en passer par des pénétrations anales ! On peut transmettre son mépris par une simple poignée de main, par un sourire, par un regard exaspéré (ou par un solide coup de poignard dans le dos). Alors, évidemment, quand on connaît mal son ou sa partenaire, il est difficile de savoir si l’anal est utilisé pour encenser ou humilier, par fantasme de domination, par curiosité, ou simplement parce que c’est une zone érogène intéressante.

Cependant, si vous connaissez suffisamment la personne pour terminer au lit avec elle, vous devriez avoir une vague idée de ses motivations. Mieux encore : vous pouvez demander ce qui l’attire dans cette pratique.

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