Les armoires, talon d’Achille du réseau Internet ?... |
La fibre optique, précieux sésame des internautes, connaît-elle des pannes par suite de vandalisme ? Les opérateurs se partagent le réseau à haut débit dans des armoires de branchement installées sur l’espace public. Un Rezéen qui en trouve parfois ouvertes à tous les vents s’interroge sur la vulnérabilité des équipements.
Qui se soucie des armoires de télécommunication ? Installées dans l’espace public, elles passent inaperçues. Arrivées dans le paysage avec le déploiement de la fibre optique, elles sont un précieux allié pour l’internaute qui veut une connexion à haut débit.
Roland Bouyer le sait bien et, comme il a l’œil, il ne manque pas d’alerter lorsqu’il voit une armoire ouverte. Pas plus tard que le week-end du 10 au 11 août, il a pris en photo celle de la rue des Déportés, ouverte à tous vents et aux pluies battantes. Ce qui l’agace, c’est que ce n’est pas la première fois.
« Il est plus que courant de voir ces armoires régulièrement ouvertes ou simplement fermées par des rubans adhésifs. L’exemple de La Carrée est édifiant ! Étant abonné à la fibre à titre personnel – comme beaucoup d’autres ménages, professionnels, entreprises, médecins – je suis scandalisé de ce laisser-aller »
, tempête l’habitant de Rezé. Car, « un acte de malveillance commis à l’intérieur d’une armoire peut priver de communications des dizaines, voire des centaines d’abonnés. »
Des opérateurs privés pour le déploiement
« Ces répartiteurs optiques, mal sécurisés, sont de véritables talons d’Achille d’une avancée technologique majeure »,
conclut Roland Bouyer. Vraiment ? Voyons qui s’en charge.
La Métropole a confié aux opérateurs privés le soin de déployer la fibre optique. À Rezé et dans toutes ses communes voisines à l’ouest, c’est le travail de SFR. L’entreprise est-elle confrontée à des dégradations sur ses armoires ? « Le vandalisme, c’est rare mais ça arrive
»
,
répond Franck Coudrieau, responsable SFR pour l’Ouest.
La cause la plus fréquente d’interruption de connexion, ce sont plutôt les coups de pelleteuse malheureux qui rompent des câbles, ou une manœuvre accidentelle qui abîme l’armoire.
Les vols ne sont pas à craindre puisque « ces armoires qui sont des points de mutualisation ne contiennent aucun élément de valeur : du plastique et la fibre qui est de la silice. »
En revanche, il y a bien une raison pour laquelle ces armoires se font si discrètes : « pour éviter le vandalisme. »
On ne sait jamais, un internaute à cran qui en veut à son opérateur pourrait bien tenter de passer ses nerfs sur l’équipement portant le logo de la société. À l’inverse, si un habitant bien intentionné cherche qui appeler pour signaler un problème sur l’armoire de son quartier, il n’a aucun indice.
Un équipement partagé
La société Orange, qui gère, pour sa part, tout le réseau ADSL (connexion en fil de cuivre) a un portail internet pour enregistrer tous les signalements. SFR n’a pas de plateforme de déclaration, mais y songe. Pour le moment, c’est son standard de clientèle, à Nantes, qui peut faire suivre à la filiale chargée du déploiement de la fibre optique et de la maintenance des équipements.
La porte de l’armoire ouverte, ça peut être un simple oubli des techniciens qui sont passés installer de nouveaux branchements. « Plusieurs opérateurs interviennent sur ces armoires qui sont des points de mutualisation. »
Fermées par des serrures assez basiques pour que les différentes sociétés qui veulent raccorder leurs abonnés puissent y avoir accès. L’équipement est donc partagé, la responsabilité diluée, Roland Bouyer ne force pas tant le trait lorsqu’il s’inquiète du talon d’Achille.