DÉGRADATIONSSabotages revendiqués par des libertaires en Auvergne-Rhône-Alpes

Les sabotages revendiqués par des libertaires se multiplient en Auvergne-Rhône-Alpes

DÉGRADATIONSDes antennes-relais et des locaux d’un fournisseur d’énergie ont été la cible d’actes criminels…
Des antennes-relais ont été visées par ces actes criminels. Illustration
Des antennes-relais ont été visées par ces actes criminels. Illustration - SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • Dans la Drôme, en Ardèche et en Isère, des incendies criminels ont ravagé depuis fin mai des antennes-relais et une partie des locaux d’un fournisseur d’énergie
  • Des centaines de milliers de foyers se sont retrouvées privées de réseau de téléphonie, radio et TNT

En Ardèche, en Isère et dans la Drôme, les forces de l’ordre et les opérateurs sont sur les dents. Ces dernières semaines, plusieurs émetteurs de télévision et de téléphonie mobile et un fournisseur d’énergie ont été la cible d’actes de malveillance. Des incendies criminels qui ont tous été revendiqués par la suite par des groupes libertaires.

Dernier sabotage en date, dans la nuit de lundi à mardi, une antenne-relais, située à Saint-Laurent-sous-Coiron, en Ardèche, a été très endommagée par les flammes. Depuis, des dizaines de milliers de foyers du sud du département sont privées de réseau de téléphonie mobile. Près de 165 000 ménages de l’Ardèche mais également de la Drôme (autour de Montélimar) n’ont plus accès à certaines chaînes de radio ou à la TNT, selon France Bleu. Un préjudice estimé pour l’heure à plusieurs centaines de milliers d’euros.

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Mercredi matin, un groupe libertaire se présentant sous le nom d’« Individualités sauvages » a revendiqué cet incendie sur une plateforme anarchiste de la région nantaise, allant jusqu’à décrire le mode opératoire utilisé. Dans un texte intitulé « Attaques incendiaires pylône télécommunication », les militants décrivent les lieux visés et expliquent leur opération commando.

Un mode opératoire décrit avec précision

« Aux abords du col de l’Escrinet, point culminant de la route qui assure la liaison entre Privas et Aubenas, une antenne-relais, une grappe d’édifices d’inspiration militaire, une clôture de 30 pas par 30 pas, des logos bien connus, Bouygues, SFR, Free, Orange. C’est là que nous décidons d’attaquer, là où sont concentrées les technologies nécessaires à la couverture de milliers de foyers en téléphonie fixe et mobile, en TV et radio. Là où nous pouvons provoquer une syncope temporaire dans l’écoulement frénétique des informations et communications (sic). »

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Leur revendication est prise au sérieux par les enquêteurs d’autant que, depuis fin mai, c’est la quatrième fois que des groupes anarchistes revendiquent des actes criminels similaires en Auvergne-Rhône-Alpes. Le 11 juin, l’antenne-relais de Piégros-la-Clastre, dans la Drôme, avait également été incendiée, privant des dizaines de milliers de foyers de la vallée de la Drôme-Diois de radio, réseaux mobiles et de la TNT. Quelques jours après, des anarchistes se baptisant « Des enfants avec des allumettes » avaient également revendiqué le sabotage sur une plateforme libertaire. Le descriptif des lieux et des faits laissaient alors peu de doute sur l’implication des libertaires.

« Après une randonnée nocturne dans la forêt, nous nous en sommes pris aux antennes relais de Piégros-la-Clastre. Une fois après avoir coupé les grillages et forcé le local technique, on a incendié tout ce qu’on a pu. La tristesse et l’agression se sont alors transformées à ce moment-là en joie et en sourires complices. Ce monde nous dégoûte, nous n’en attendons plus rien. Nous voulons juste y jouer pour accélérer chaque fois un peu sa destruction. »

Enedis visé à Crest et à Grenoble

Dans la nuit du 8 au 9 juin, ce sont les locaux du fournisseur d’énergie Enedis (ex-ERDF) qui avaient été en partie ravagés par les flammes à Crest (Drôme), quelques jours seulement après que onze véhicules de la même société ont été détruits par les flammes à Grenoble (Isère). Ces deux autres incendies criminels avaient également été revendiqués par des activistes.

Dans ces affaires, des enquêtes ont été ouvertes par la sûreté départementale de Grenoble et les groupements de gendarmerie de la Drôme et de l’Ardèche. Contactée ce mercredi par 20 Minutes, la gendarmerie de l’Ardèche n’a souhaité faire aucun commentaire sur le dernier sabotage en date, « une enquête judiciaire étant en cours ».

L’opérateur SFR, dont les clients ont été nombreux à être touchés par les conséquences de cet incendie criminel survenu à Saint-Laurent-sous-Coiron, n’était pour l’heure pas joignable pour s’exprimer sur ce sujet.

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