Connaître le sexe de bébé avec un test urinaire

 Lionel Top
Lionel Top Journaliste
Publié le  , mis à jour le 

Test fille ou garçon
Validation médicale : 29 janvier 2018
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical

Vendu 25 euros aux Etats-Unis, un test permet de connaître le sexe de son bébé dès la 10e semaine de grossesse. Efficace à plus de 80 %, ce test crée la polémique, bien qu'il soit techniquement interdit en France… mais accessible sur Internet.

Fini le temps où le couple attendait de connaître le sexe de son enfant lors de la deuxième échographie. Pour les plus impatients, la firme Intelligender propose de connaître le sexe de l'enfant à naître dès la 10ème semaine de grossesse et ce, grâce à un simple échantillon d'urine. Une facilité d'utilisation combinée à un coût très modique qui lui ont assuré un succès important dans une dizaine de pays… et sur Internet.

Connaître le sexe de bébé : un test fiable à 82 %

Depuis plusieurs années, différentes compagnies essaient de mettre sur le marché des tests simples permettant de répondre à la demande des parents pressés de connaître le sexe de bébé.

Mais jusqu'alors, les modalités du test (échantillon de sang à envoyer via un kit dédié…), son coût élevé et le délai de plusieurs semaines en limitaient largement la diffusion. Mais avec le dernier-né de ces tests, ces contraintes n'ont plus lieu d'être : "Gender Prediction Test" vous promet de connaître le sexe de votre enfant grâce un simple échantillon d'urine dès la 10ème semaine pour la modique somme de 34,95 $ (soit environ 25 €) !

Son principe est simple, il fonctionne de la même manière qu'un simple test de grossesse, grâce aux hormones contenues dans l'urine. Il suffit d'utiliser la seringue fournie et introduire 20 ml d'urine dans le flacon-test.

En fonction des hormones présentes dans l'urine de la femme enceinte, les différents composants chimiques (dont les noms n'ont pas été rendus publics) réagiront et indiqueront au bout de 10 minutes l'une des deux couleurs :

  • orange si c'est une fille,
  • vert pour un garçon.

Ce résultat est garanti avec une fiabilité de 82 % selon la firme.

Mis au point en novembre 2006 par l'entreprise IntelliGender, ce test a déjà été vendu à plus de 50 000 exemplaires. La récente agitation médiatique qu'il suscite est due tout simplement à l'extension de sa commercialisation dans certains drugstores aux Etats-Unis et dans 11 autres pays.

"Gender Prediction Test" : un test interdit en France

Aujourd'hui en France, les parents qui souhaitent savoir s'il s'agit d'une petite fille ou d'un petit garçon attendent la deuxième échographie, entre la 20ème et la 22ème semaine de grossesse. Mais pourrait-on voir débarquer prochainement ce test dans les pharmacies ou les magasins ?

La réponse est clairement négative. Comme le rappelle l'Agence de Biomédecine, "il n'est légalement pas possible de faire des recherches sur le sexe de l'enfant à naître en dehors de suspicion de maladies génétiques. Tout diagnostic prénatal ne peut avoir d'autre objet que de rechercher une affection génétique ainsi que les moyens de la prévenir et de la traiter".

L'encadrement légal du diagnostic prénatal est en France très strict. Il est limité à la recherche de maladies génétiques transmissibles et doit être effectué dans des laboratoires agréés. Comme nous le rappelait la Présidente de l'Agence de Biomédecine, Emmanuelle Prada-Bordenave, ces tests s'adressent "à des couples qui sont très durement touchés, car souvent ce sont des couples qui ont déjà perdu un enfant voire plusieurs enfants et qui ont un poids extrêmement lourd à porter au moment d'entamer une nouvelle grossesse. Pour ces couples, c'est un soulagement de leur dire, de leur assurer que l'enfant qu'ils vont mettre au monde sera indemne de l'affection qui leur a enlevé prématurément un frère ou une sœur".

Même s'il est autorisé dans une dizaine de pays, la commercialisation du "Gender Prediction Test" reste donc interdite en France. Seul internet le rend accessible aux futures mères françaises, qui peuvent le commander sur le site du fabriquant.

"Gender Prediction Test" : des risques de dérives éthiques

Même si pour la plupart des couples, ce test leur permettra simplement de restreindre leur recherche de prénom ou d'opter plutôt pour tel ou tel coloris pour la chambre du bébé, certains spécialistes craignent déjà de possibles dérives.

À voir aussi

Président du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France, le gynécologue Marc-Alain Rozan juge qu'il est "délicat de découvrir le sexe du bébé seul, en dehors du cadre de la médecine. De plus, le résultat de ce test est par ailleurs beaucoup moins fiable que les services de la médecine".

Surtout, mêmesi la sélection du sexe n'est pas dans les mœurs en France comme dans d'autres pays (en Chine ou en Inde, les garçons sont survalorisés par rapport aux filles), on peut craindre que n'apparaissent demain des demandes d'IVG suite à la découverte (clandestine) du sexe de l'enfant.

Pour tenter d'éviter ce genre de dérives, le fabriquant rappelle qu'il est nécessaire "d'en avertir son gynécologue". Pour les femmes françaises qui, malgré l'interdiction de commercialisation décideraient de le commander par internet, ce test ne doit donc pas se faire indépendamment du suivi habituel de la grossesse.


Publié le 
Révision médicale : 29/01/2018
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical
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