Illustration de compléments alimentaires. — ANGOT/SIPA

ETUDE

Les compléments d'Oméga 3 n'empêcheraient pas la dégénérescence du cerveau

Les personnes consommant régulièrement du saumon, du thon ou du flétan seraient quant à elles en meilleure santé…

Contrairement aux idées reçues, les compléments alimentaires riches en acides gras Oméga 3 ne préviendraient pas la dégénérescence du cerveau. C’est en tout cas ce qu’affirme une étude (1) américaine publiée ce mardi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

L’étude clinique en question, conduite durant cinq années auprès de quelque 4.000 personnes âgées, se veut « l’une des plus vastes et longues de son genre », gage de sa crédibilité selon l’Institut national de la Santé aux Etats-Unis (NIH), qui l’a financée.

Une consommation qui n’a aucun effet sur le déclin cognitif

« Nous n’avons pas constaté un quelconque avantage des compléments en Oméga 3 pour arrêter le déclin cognitif », écrit ainsi l’auteur de l’étude, Emily Chew, directrice adjointe des services cliniques de l’Institut national d’ophtalmologie, qui dépend du NIH.

Si des études sur les personnes consommant régulièrement du saumon, du thon ou du flétan, ont bel et bien montré que celles-ci étaient en meilleure santé au niveau des yeux, du cœur et du cerveau que celles qui n’en mangeaient pas, consommer l’huile de poisson, riche en Oméga 3, sous forme de gélules n’offrirait donc aucunement les mêmes bénéfices.

47 millions de personnes souffrent de la maladie dans le monde

Une précédente étude, datant de 2011, avait d’ailleurs déjà prouvé que les compléments d’Oméga 3 en vente sans ordonnance n’amélioraient pas la santé du cerveau de patients âgés, qui souffraient déjà d’une pathologie du cœur. La nouvelle étude, elle, a étendu ce constat aux personnes souffrant d’une forme courante de perte de vision, appelée DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge.

« Les scores cognitifs de chacun des sous-groupes ont baissé d’une façon comparable sur la durée, ce qui indique qu’aucune combinaison de compléments nutritionnels n’a fait de différence », termine l’étude. Près de 47 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, un nombre qui pourrait exploser jusqu’à plus de 131 millions en 2050, selon la fédération internationale Alzheimer’s Disease International.

 

 

(1) Pour les besoins de l’étude, les patients, âgés en moyenne de 72 ans, ont été désignés au hasard pour recevoir soit un placebo soit des gélules contenant des acides gras Oméga 3, plus spécifiquement de l’acide docosahexaénoïque (DHA) et de l’acide eicosapentaénoïque (EPA). Ils avaient passé des tests de mémoire et d’évaluation cognitive au début de l’étude, puis deux et quatre années plus tard.

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