Violences urbaines à la Duchère (Lyon): un jeune de 20 ans écope d'une peine de huit mois de prison ferme

Lundi 8 mars 2021, un jeune homme de 20 ans, interpellé jeudi soir à Lyon lors de violences urbaines dans le quartier de la Duchère, a été jugé en comparution immédiate et condamné à une peine de huit mois de prison ferme, avant d'être écroué.

Après les violences urbaines survenues jeudi soir, 4 mars, dans le quartier de la Duchère, plusieurs interpellations ont eu lieu, dont celle de Sefedinne D., 20 ans. Parmi les individus interpellés jeudi dernier lors des incidents qui ont secoué ce quartier du 9e arrondissement de Lyon, il est à ce jour le seul majeur à être poursuivi et jugé. Ce dernier a été poursuivi pour "violences aggravées" et "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences".

Le ministère public avait demandé à son encontre deux ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis. Relaxé pour le motif de "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences", le jeune homme a toutefois été condamné à une peine de huit mois de prison ferme. Une peine assortie d’un mandat de dépôt. Le prévenu a en outre vu sa peine assortie d'une interdiction de port d'arme de 5 ans.

Le prévenu a nié son implication

"Sa démarche, sa corpulence et sa casquette ont conduit les policiers à le reconnaître formellement", a estimé dans son réquisitoire le procureur, pour qui "l'effet de groupe et la volonté de se valoriser" ont pu expliquer le choix de participer aux émeutes. 

Tout au long de l'audience, le prévenu a contesté son implication dans les affrontements qui avaient opposé ce soir-là des jeunes et la police, accusée par des habitants du quartier d'avoir été impliquée dans un accident de scooter la veille. Le conducteur de 13 ans avait été gravement blessé.

Durant les échauffourées, six véhicules avaient été incendiés. "J'ai vu que ça s'est embrasé. J'ai voulu faire mon enquête, c'est tout", a affirmé dans son box le jeune homme, prétextant qu'il cherchait alors à savoir qui venait d'incendier le scooter de son frère sur un parking du quartier.
"C'était horrifiant ce qui s'est passé. A aucun moment, je me suis mêlé à eux", a-t-il souligné en parlant des fauteurs de troubles et en soulignant que son frère était alors réfugié dans son lycée situé à proximité des violences.
"Il a bien appris son texte, mais il n'est pas crédible une seconde", a plaidé l'avocat de deux policiers constitués parties civiles.

Casquette rose

Selon ces derniers, le jeune homme, identifiable avec sa casquette rose, la visière portée sur le côté, parmi une trentaine d'individus habillés de noir, a bien été vu en train de jeter des projectiles vers les forces de l'ordre. "Aucune casquette rose n'est apparue dans les images vidéos versées à la procédure", a répondu le conseil de Sefedinne D.
Le jeune homme, connu de la justice pour des dégradations en 2015, "ne doit pas porter seul le poids de la responsabilité collective des émeutes de la Duchère", a-t-il ajouté en demandant la relaxe.
 

Durant trois soirées, du jeudi 4 au samedi 6 mars, la métropole lyonnaise a été agitée par des débordements urbains, en commençant par le quartier de la Duchère, Rillieux-la-Pape et enfin Bron. Au total, 21 personnes ont été arrêtées, dont une majorité de mineurs.