Créteil : cinq adolescents interpellés pour des actes de torture

Les policiers du Val-de-Marne ont arrêté des jeunes qui diffusaient leurs actes de violence sur Snapchat, sur fond de rivalités entre bandes des cités.

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Temps de lecture : 2 min

Les victimes ont 12 ans, les auteurs présumés en ont 16. Jeudi 11 mars, à 6 heures du matin, une descente des policiers de la sûreté territoriale du Val-de-Marne (ST) a permis d'interpeller cinq adolescents suspects d'actes de torture dans un contexte de rivalités entre bandes des cités de Créteil. Le parquet de Créteil a ouvert une information judiciaire pour tentative d'homicide, violences volontaires avec armes, happy slapping [vidéo filmée de l'agression, NDLR], blanchiment et recel de vol.

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L'affaire démarre le 28 février. Via le réseau Snapchat, une dizaine d'adolescents convainc des enfants de 12 ans issus d'un quartier rival de les rejoindre dans leur bloc HLM, situé près du métro Créteil-L'Échat, connu pour desservir l'hôpital Henri-Mondor. Avec leur ascendant psychologique, les plus âgés forcent les enfants de 12 ans à se battre entre eux. Des scènes qu'ils filment sur leur téléphone portable.

Violentés et filmés pantalons baissés

Ensuite, c'est au tour de la bande des 16 ans d'agresser leurs jeunes victimes. Les frappes pleuvent : coups de pied pendant qu'ils sont contraints de faire des pompes, coups de poing, usage d'une matraque télescopique. À l'aide d'un pistolet à plombs, l'un d'eux tire et blesse un « adversaire » à peine sorti de l'enfance à la jambe et au bras. Les « 2004 » ont même recours à un Taser, un pistolet à impulsion électrique. Les enquêteurs évoquent des scènes particulièrement humiliantes où les enfants sont filmés pantalons baissés.

Avant de conclure cette violente séquence, décrite comme « barbare » par les policiers, qui ont recueilli les plaintes des victimes, les gamins reçoivent des coups à la tête puis sont « autorisés » à partir. Blessée, l'une des victimes restera hospitalisée durant trois jours.

13 610 euros retrouvés en perquisition

Après une dizaine de jours d'enquête et grâce à la plainte d'un des enfants traumatisés, la police du Val-de-Marne, aidée des groupes de soutien opérationnels du 94, 93, 92 et de Paris, spécialisés dans les interpellations à domicile en zone urbaine dense, et d'un équipage de la brigade cynophile, formé à la recherche d'armes et de drogue, a réalisé des interpellations le 11 mars au saut du lit.

Les forces de l'ordre ont récupéré le pistolet à plombs, la matraque, le Taser, des téléphones portables, mais également 13 610 euros en liquide. Les mis en cause ont été placés en garde à vue. Durant leurs auditions, les deux principaux auteurs présumés ont nié les faits et ont minimisé leur participation. Auteurs et victimes présentent des profils familiaux et sociologiques à peu près équivalents.

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Commentaires (38)

  • joxxiou

    Oui Madame Rossignol qui disait que les enfants appartiennent a l'état et pas a la famille, bien qu'elle s'en occupe maintenant elle qui a la solution et bonne chance Madame.

  • Aset

    Aux forces de l'ordre avec plusieurs services mobilisés, un résultat à la hauteur. Il faut garder à l'esprit que ce dernier rempart reste soumis à une vindicte inacceptable et malheureusement de ceux là même censés leur donner les moyens...

  • Libéral-laïc-conservateur

    Je vais paraître conservateur (réactionnaire même diront les plus "wokes"), mais il faut des redondances dans l'"éducation" des enfants.
    L'école se charge de l'enseignement. De plus en plus mal à force d'idéologie égalitariste et libertarienne, en refusant notamment les classes de niveau (sauf en sport !), seul moyen d'entretenir l'émulation et de permettre aux profs d'adapter leur enseignement. Les parents les plus fortunés, ou profs eux-mêmes compensent, pa exemple en les mettant dans le privé ou en assurant eux-mêmes le complément.
    Pour l'éducation, cela devrait être les parents. Mais tout le monde sait que la moitié d'entre eux (y compris chez les plus riches) ne le font pas correctement et créent une bombe à retardement. Donc l'école devrait compenser, comme dans le passé, avec une forte autorité redonnée aux enseignants.
    Et l'armée ferait l'ultime rattrapage pour les cas les plus difficiles, déscolarisés.
    Enfin, la Guyane avait du bon pour ceux qui résistent à tout comme les tortionnaires dont parle l'article !