L’AVENIR.NET: Vincent Patar, comment cette coprésidence vous est-elle tombée dessus? VP: On nous a appelés il y a quelques semaines. J’avoue qu’on a été surpris. Tout à coup, on m’appelle et c’était Patrick Quinet (NDLR: producteur de films et coorganisateur de la cérémonie), je me dis «mais pourquoi il m’appelle?» (rires). Apparemment, cela faisait plusieurs années qu’ils pensaient à nous. Nous avons accepté avec plaisir, parce qu’à nos yeux, c’est l’occasion de remettre en avant le cinéma d’animation, souvent considéré comme «pour les enfants», alors que c’est du mouvement, de l’action, de la lumière, du jeu, c’est du cinéma à part entière! Et ce rôle de coprésident, ça consiste en quoi? VP: Et bien on va ouvrir la cérémonie par un petit discours. Bon, ce ne sera pas trop militant car même s'il y a beaucoup de choses qui nous énervent dans le fonctionnement du cinéma belge, c'est un soir de fête et de réconciliation. Et puis revendiquer, d'autres le feraient beaucoup mieux que nous. En dehors de cette mise en route, il n'y a rien à faire... (Rires). Ah si! Nous remettons un Magritte d'honneur à Raoul Servais, qui est un des pionniers du cinéma d'animation en Belgique (NDRL: Palme d'or à Cannes en 1979 avec «Harpya», parmi bien d'autres trophées) et qui fête ses 90 ans. Au départ, ils avaient pensé honorer une comédienne et chanteuse belge légendaire, mais, si j'ai bien compris, elle a décliné, s'estimant trop fatiguée (NDRL: Annie Cordy). Et alors, les Magritte, vous en êtes des spectateurs assidus? VP: Pas spécialement, nous y sommes déjà allés bien sûr puisque nous avons été plusieurs fois nommés et récompensés (Lire ci-dessous). Mais à vrai dire, nous n’y prêtons guère attention, étant la plupart du temps dans nos créations, le nez sur le guidon. Notre production s’occupe de nous inscrire, je crois, mais là, cette année, nous n’avons même pas encore regardé la liste des nominations. Qu’est-ce que vous préparez pour l’instant? VP: Un nouveau «Panique au village» de 26 minutes intitulé «La Foire agricole» qui fera la clôture du festival Anima. Il est presque terminé. Il va s'ajouter à «La bûche de Noël» (2013) et « La rentrée des classes » (2016). Il y a l'idée peut-être de les réunir tous les trois en un seul programme et de les sortir en salles. Extrait La Rentrée des classes - Vincent Patar et Stéphane Aubier from AFCA on Vimeo. Dommage que vos personnages, tels Cowboy, Indien, ou Cheval ne puisse être nommés comme meilleur acteur! VP: Oui, dommage! Car si c’était le cas, on enverrait ceux qui font leur voix chercher la statuette. Bruce Ellison par exemple (NDLR: jadis chanteur du groupe rock PPZ30), qui est irremplaçable dans le rôle d’Indien. Nous sommes très fidèles sur ce plan et dans le film en cours de finition, ce sont à nouveau les mêmes acteurs qui font les voix, tels Poelvoorde ou Jeanne Balibar. Pas de projet plus «dessiné» en vue? VP: Si, si on y pense. Il se fait que Casterman nous a demandé un recueil de nos strip de «Pic Pic & André» parus dans le Moustique. Et à cette occasion, nous avons exhumé de nos tiroirs un scénario de long qui reprenait le même univers. On a vraiment envie de le faire un jour! Mais le dessin reste omniprésent dans notre travail. Car même si on crée un film d'animation avec des jouets, à la base, tout est dessiné, personnages, décor et story-board!