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Rinderknech s'incline contre Fritz au 2e tour, il n'y a plus de Français en lice à Roland-Garros

Dans une ambiance survoltée et excessive, Arthur Rinderknech a cédé en quatre manches face au 8e mondial Taylor Fritz (2-6, 6-4, 6-3, 6-4), jeudi au deuxième tour de Roland-Garros. Il n'y a plus de Français en simple Porte d'Auteuil.

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Les fadas étaient de sortie, ce jeudi soir sur le Lenglen. Ils ont chanté, fort et faux, des Marseillaises à tout-va, beuglé des « Aux armes » d'habitude réservés au Vélodrome, hué et sifflé pendant près de trois heures, autant pour porter Arthur Rinderknech que pour faire dégoupiller Taylor Fritz, avec tous les excès possibles et imaginables. Ils n'ont que partiellement réussi leur mission : le Français a remporté le premier set, l'Américain le match (2-6, 6-4, 6-3, 6-4), au deuxième tour de Roland-Garros.

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Il n'y a donc plus de Français ni de Française, en simple, Porte d'Auteuil. Voilà un contingent au bleu bien pâle, mis à la porte de chez lui dès le cinquième jour de sa grand-messe annuelle.

Sous son bandeau noir, Rinderknech pénétrait dans l'arène ocrée sans grande certitude ni référence après plus de six mois de galères physiques, notamment une sale pubalgie qui l'a empêchée de jouer et, pire encore pour ce bourreau de travail, de s'entraîner en pleine possession de ses moyens jusqu'au Masters 1000 de Rome il y a trois semaines. Face à Richard Gasquet (6-4, 2-6, 6-2, 7-6) mardi, ce n'était que sa cinquième victoire de la saison sur le circuit principal.

Puissance et intensité pour le Français dans la première manche

Difficile à croire, à le voir agresser Fritz dès le retour et foncer à grandes enjambées au filet à la moindre occasion. Pendant un set, le premier, l'Américain a encaissé les coups sans broncher, soufflé par la puissance et l'intensité permanente de son adversaire.

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Le poulain de Paul Annaconne et Michael Russell réagissait dans la deuxième manche, d'abord en assurant ses engagements, puis en s'engouffrant dans la première ouverture, à 5-4, un jeu de service moins impérial de Rinderknech, immédiatement puni.

Le troisième set était, lui, à sens unique et le Lenglen s'éteignait doucement, comme résolu à l'inexorable élimination du dernier Français en lice. Mais ça, c'était avant la folie nocturne d'une quatrième manche aussi exaltante sur le court qu'excessive en tribunes. A 4-3, break contre lui, Rinderknech réussissait un jeu de retour fabuleux pour revenir à hauteur et faire de nouveau exploser le stade.

Un public hostile

De plus en plus bousculé par les spectateurs, qui avaient depuis longtemps oublié leurs bonnes manières, au point d'applaudir ses services ratés et de le déstabiliser sur ses lancers de balles, Fritz, sacrément costaud dans la caboche, repartait immédiatement de l'avant et chipait de nouveau la mise en jeu du 78e mondial.

Taylor Fritz n'a pas apprécié l'attitude du public parisien et le lui a fait savoir à l'issue de la rencontre. (N.Luttiau/L'Equipe)
Taylor Fritz n'a pas apprécié l'attitude du public parisien et le lui a fait savoir à l'issue de la rencontre. (N.Luttiau/L'Equipe)

A 5-4, alors que l'arbitre de chaise avait définitivement perdu le contrôle de la situation - ses « chut » étaient même moqués - Fritz faisait enfin taire, très provisoirement, le Lenglen, en concluant l'affaire sur son service. Avant de longuement poser son doigt sur sa bouche en s'adressant au public, qui lui répondait en le huant plus fort encore, puis en empêchant Marion Bartoli de conduire son interview sur le court, au bout d'une rencontre totalement dingue.

publié le 1 juin 2023 à 23h14 mis à jour le 2 juin 2023 à 07h53
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