Plantes du sportif, vers un emploi plus responsable

Cet article évoque les plantes du sportif et la mise en garde contre l’automédication. Le sport fait partie intégrante de notre vie et de plus en plus de Français le pratiquent régulièrement, cependant aucune activité sportive n’est sans danger et les petits maux quotidiens viennent souvent contrarier l’activité physique. Par conséquent, on observe également une augmentation du nombre de blessures et autres pathologies liées à la pratique du sport.

En parallèle, on observe actuellement que de plus en plus de personnes ont recours à l’automédication et aux médecines alternatives. La phytothérapie peut s’utiliser chez les sportifs pour soulager les douleurs, se préparer à l’effort et pour la récupération, cependant, l’emploi des plantes médicinales doit être encadré.

Les plantes du sportif adaptogènes

Les plantes adaptogènes (ginseng et éleuthérocoque principalement) ont la propriété d’aider l’organisme à s’adapter à la fatigue et au stress. Ces dernières doivent respecter certains critères, notamment en n’induisant que peu de variations dans les fonctions biologiques, en augmentant la résistance de l’organisme face aux agresseurs, et en normalisant les fonctions organiques en fonction des besoins spécifiques de chaque individu.

Ces plantes sont présentes dans diverses médecines traditionnelles, telles que la médecine chinoise, russe, andine, ayurvédique et européenne. On les choisit en fonction des besoins de chaque individu.

Qu’est ce qu’une plante adaptogène ?

Le chercheur russe Israel Brekhman est à l’origine du concept d’« adaptogènes ». Ces substances sont connues pour améliorer la capacité d’adaptation des individus à leur environnement. Auparavant, un autre scientifique russe, Nicholai Lazarev, avait étudié les effets du ginseng en 1947. Il avait observé chez des soldats une meilleure résistance au stress, à la fatigue et une amélioration de leurs performances physiques.

Brekhman a poursuivi cette recherche en étudiant les adaptogènes sur des mineurs vivant dans des conditions difficiles en Extrême-Orient russe. Le terme « adaptogène », introduit par Lazarev, désigne les plantes qui renforcent la résistance au stress de l’organisme et régulent ses fonctions.

Les plantes adaptogènes suscitent un intérêt croissant en raison de leurs bienfaits sur la santé physique et mentale. Elles contribuent à équilibrer l’organisme, améliorent la capacité à gérer le stress, renforcent la résistance globale aux situations stressantes, augmentent l’énergie et l’endurance, stimulent la mémoire et les fonctions cognitives, favorisent le calme émotionnel, et contribuent au bien-être physique.

Parmi les nombreuses plantes recensées dans le monde, seulement une vingtaine possède des propriétés adaptogènes.

La fatigue se divise en fatigue physiologique, liée à l’effort et résorbée avec le repos, et en asthénie, une faiblesse prolongée malgré le repos. Cette dernière peut être due à des troubles du sommeil, des problèmes de santé mentale, des maladies chroniques, des médicaments ou substances. L’utilisation de substances ergogéniques pour améliorer l’endurance s’envisage en cas de fatigue intense, mais sous supervision médicale.

Le stress, réaction naturelle face aux défis, peut affecter la santé physique et mentale. Sa gestion est essentielle pour éviter des problèmes tels que l’anxiété, la dépression ou le burn-out. Il se manifeste par des symptômes émotionnels, mentaux et physiques, et sa gestion inclut des techniques de relaxation et de respiration.

Le ginseng

La plante adaptogène la plus connue est de loin le ginseng (Panax ginseng). Sa racine s’emploie comme tonifiant. Elle améliore les performances sportives. Le ginseng, également connu sous le nom scientifique de Panax ginseng, appartient à la famille des Araliaceae. Il est principalement reconnu pour ses racines.

On dénombre 84 genres et 20 espèces de ginseng, traditionnellement utilisés en Chine, en Corée et au Japon comme tonique. Shen Nong mentionne le ginseng dans le traitement de 23 maladies, et il apparaît dans 653 prescriptions de la Pharmacopée coréenne pour renforcer le « Qi » des organes.

Le ginseng se compose de divers composés, incluant des huiles essentielles, des polysaccharides, des polyines et des saponosides (ginsénosides), avec des taux réglementés par la Pharmacopée européenne.

L’OMS approuve son utilisation contre la fatigue.  Il améliore les performances physiques et intellectuelles, renforce spécifiquement la résistance de l’organisme, et agit comme un anabolisant en activant divers récepteurs intracellulaires aux stéroïdes. De plus, il possède des propriétés anti-inflammatoires et protège le cœur. Chez les sportifs, le ginseng améliore l’absorption d’oxygène, réduit les taux de lactates sanguins, abaisse la fréquence cardiaque, et diminue la sécrétion excessive d’adrénaline par la médullosurrénale.

Cependant, il est essentiel de prendre des précautions avant de prendre des compléments à base de ginseng. Les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les personnes hypertendues, celles souffrant de troubles psychotiques, de cancers ou d’antécédents hormonodépendants, ainsi que celles ayant des pathologies cardiaques et/ou diabétiques, doivent exclure toute supplémentation. De plus, la prise de ginseng doit s’effectuer sous contrôle médical chez les personnes traitées par des anticoagulants, des inhibiteurs de la monoamine-oxydase ou des triptans.

On dénombre peur d’effets secondaires du ginseng mais un usage incorrect peut entraîner des troubles hormonaux ou simuler une imprégnation aux corticoïdes. Des interactions médicamenteuses peuvent se produire, entraînant notamment une réduction de l’effet anticoagulant de la warfarine et une augmentation de l’hépatotoxicité de l’imatinib.

L’éleuthérocoque

L’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus), parfois appelé ginseng sibérien, est également une plante dite adaptogène. Sa racine est employée pour lutter contre la fatigue, en période de stress, ou encore pour augmenter les performances physiques. Cette plante augmente la réponse au stress chez les sportifs.

L’éleuthérocoque, également connu sous le nom de Ginseng de Sibérie (Eleutherococcus senticosus), est un membre de la famille des Araliaceae. Il comprend 15 à 30 espèces, mais seule une est présente en Russie. Bien qu’il ne fût pas traditionnellement reconnu comme médicinal, il est devenu populaire depuis les années 50.

Les composants actifs de l’éleuthérocoque, appelés les éleuthérosides, incluent des phénylpropanes, des lignanes et des coumarines. Ces substances présentent une large gamme d’activités bénéfiques, notamment des propriétés immunomodulatrices, antivirales, antioxydantes, anti-inflammatoires, neuroprotectrices, cardioprotectrices, et des effets vasodilatateurs, hépatoprotecteurs et antidiabétiques.

L’éleuthérocoque présente de nombreuses propriétés bénéfiques, notamment en tant qu’adaptogène améliorant les performances physiques, en tant qu’immunostimulant et antioxydant, en tant que neuroprotecteur et psychostimulant, en tant qu’hypoglycémiant, en tant que régulateur de la tension artérielle, antiarythmique, et même avec des propriétés antivirales.

Il existe des précautions à prendre lors de l’utilisation de l’éleuthérocoque. Les contre-indications du ginseng incluent les personnes souffrant d’hypertension artérielle sévère. Les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants, les individus avec des pathologies cardiaques, ceux ayant des antécédents de cancer hormonodépendant, et les patients sous traitement antidiabétique doivent éviter son usage. On ne le conseille pas pour les personnes nerveuses ou souffrant de troubles du sommeil. Les cures à base d’éleuthérocoque ne doivent pas excéder un trimestre et ne devraient pas se prendre le soir.

Des interactions médicamenteuses sont possibles, notamment avec la digoxine, les anticoagulants et les antiagrégants, ce qui peut augmenter les effets de ces médicaments. De plus, il existe un risque d’hypoglycémie lorsqu’on l’utilise en association avec des hypoglycémiants. Il est donc important de prendre ces précautions en compte.

Les plantes du sportif pour la préparation à l’effort

La préparation physique des sportifs, qu’ils soient amateurs ou de haut niveau, revêt une importance cruciale. Son but est d’améliorer les performances sportives tout en réduisant le risque de blessures. Elle se divise en deux phases distinctes : la préparation physique générale (PPG) et la préparation physique spécifique (PPS).

Le rhodiole

Le rhodiole est un antifatigue naturel. Il améliore les capacités et les performances physiques, mentales et musculaires. On lui reconnaît également des propriétés anti-inflammatoires.

La Rhodiola rosea L. est une plante vivace originaire des régions montagneuses d’Europe du Nord, d’Asie et d’Amérique du Nord. Elle est connue pour sa teneur élevée en rosavine et salidroside, ainsi que d’autres composés bénéfiques tels que les flavonoïdes, les tanins, et les triterpènes.

Les propriétés pharmacologiques du rhizome de Rhodiole comprennent des effets sur le système nerveux central, des améliorations des capacités intellectuelles et des activités antidépressives, antipsychotiques et anxiolytiques. La rhodiole a démontré une action anticholinestérase, améliorant ainsi les fonctions cognitives. Elle possède également des propriétés antioxydantes et neuroprotectrices dans les modèles de pathologies neurodégénératives, ce qui en fait un candidat potentiel pour les thérapies antiparkinsoniennes.

En ce qui concerne les performances physiques, la rhodiole a montré une adaptation à l’effort, une diminution de la fatigue physique, et une amélioration de l’endurance. De plus, elle peut contribuer à réduire la fatigue psychique, augmentant ainsi la capacité de travail mental chez les personnes stressées.

La rhodiole a également des propriétés endocriniennes, agissant sur le cycle menstruel, la fécondité, et la fonction sexuelle. Elle a montré des effets antidiabétiques, antihypertenseurs, et cardioprotecteurs.

Cependant, il existe des précautions d’emploi à prendre en compte, notamment des contre-indications pour les femmes enceintes, les enfants et les adolescents. Des interactions médicamenteuses sont possibles, et il est important de consulter un professionnel de la santé avant de l’utiliser en cas de troubles psychiatriques, de diabète, ou d’autres conditions médicales.

L’astragale

L’astragale améliore les performances musculaires, est anti-inflammatoire et ralentit le vieillissement du corps. C’est également un protecteur vasculaire et rénal. On l’utilise pour améliorer les performances sportives.

L’astragale, principalement celle originaire de Chine, est reconnu pour ses effets médicinaux. En plus de son usage traditionnel en Chine, des essais cliniques ont examiné ses bénéfices dans diverses conditions médicales, mais son intérêt particulier pour les sportifs mérite une attention spéciale.

En Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), l’astragale sert de tonique général et renforce le système immunitaire. Les sportifs l’apprécient pour sa capacité à améliorer les performances musculaires, agir comme anti-inflammatoire et potentiellement ralentir le vieillissement du corps. Ces caractéristiques peuvent être bénéfiques dans la préparation et la récupération sportive.

Des études indiquent que l’astragale pourrait aider à réduire la fatigue chez les sportifs et chez les personnes en convalescence, par exemple après un accident vasculaire cérébral (AVC). On l’étudie également pour son potentiel à améliorer la fonction cardiaque, un aspect crucial pour les performances athlétiques.

La prise prolongée d’astragale à hautes doses pourrait avoir un effet immunosuppresseur. Les sportifs doivent donc faire preuve de prudence et consulter un professionnel de santé avant d’utiliser l’astragale. En raison des interactions possibles avec d’autres médicaments et suppléments, notamment ceux stimulant l’immunité, il est essentiel d’utiliser l’astragale avec discernement.

En dépit de ses utilisations traditionnelles et de ses potentiels bénéfices pour les sportifs, les preuves scientifiques de son efficacité restent limitées. Des études plus approfondies sont nécessaires pour confirmer ces bienfaits et mieux comprendre son mécanisme d’action. Les sportifs intéressés par l’astragale devraient donc l’utiliser avec prudence, en considérant les conseils d’experts en MTC et de professionnels de santé.

Le guarana

Le guarana est un stimulant physique, intellectuel et un antifatigue.

Cette plante, originaire d’Amazonie, est reconnu pour ses graines riches en caféine, offrant des effets stimulants significatifs. Cependant, ses propriétés pharmacologiques s’étendent bien au-delà, particulièrement pertinentes pour les sportifs.

La guaranine, une forme de caféine présente dans le guarana, joue un rôle crucial dans l’amélioration des performances physiques et cognitives. Elle augmente la tension artérielle et le débit sanguin musculaire, facilitant ainsi l’oxygénation lors des efforts physiques. Cette caractéristique est particulièrement bénéfique pour les sportifs, car elle aide à réduire la fatigue et à améliorer l’endurance. En outre, la caféine, par son action antagoniste à l’adénosine, aide à diminuer la sensation de fatigue, un atout majeur dans le domaine sportif.

Le guarana stimule également les capacités cognitives, telles que la mémoire et la vivacité d’esprit, ce qui peut être un avantage dans les sports nécessitant une forte concentration et coordination. Des études suggèrent que d’autres composants du guarana, comme la théobromine, contribuent également à ces effets positifs.

Le guarana offre des effets neuroprotecteurs. Il protège contre des toxiques comme le méthyl-mercure. Cette propriété s’avère utile pour prévenir les maladies neurodégénératives. C’est un atout pour les sportifs concernés par leur santé neuronale à long terme.

En cas d’asthénie liée aux traitements du cancer, le guarana a montré des effets bénéfiques. Il améliore la fatigue et la qualité de vie, ce qui peut aider les sportifs en récupération.

Sur le plan métabolique, le guarana aide à réguler la satiété. Il possède des propriétés favorisant la perte de poids et la réduction de la masse grasse, essentiels pour de nombreux athlètes.

Cependant, il faut consommer le guarana avec prudence. Ses puissants alcaloïdes peuvent être toxiques à long terme ou à forte dose. On le déconseille en cas de troubles cardiovasculaires, troubles du sommeil, troubles anxieux, et pour les femmes enceintes ou allaitantesDes interactions médicamenteuses avec divers traitements sont également possibles.

Les plantes du sportif en cas de blessures

Les blessures sportives sont un problème fréquent pour tous, que l’on soit débutant, amateur ou professionnel. Elles varient de simples entorses à des fractures et tendinites, mais sont généralement bien traitables. La kinésithérapie est souvent prescrite pour une récupération optimale. En France, 910 000 accidents sportifs se recensent chaque année. Les 15-29 ans représentent la tranche d’âge la plus touchée, avec 18% ayant subi une blessure sportive. Les hommes subissent ces accidents plus fréquemment que les femmes. Les genoux et chevilles figurent parmi les articulations les plus vulnérables. Plus de la moitié des accidents chez les jeunes se produisent dans des sports de ballon.

Les blessures peuvent être aiguës, comme des entorses et fractures, ou progressives, telles que des tendinites dues à un surmenage. Les causes incluent le surmenage, des gestes inadéquats, des chocs, ou des mouvements répétitifs. Des facteurs personnels, tels que des malformations anatomiques ou une hygiène sportive inadéquate, peuvent également contribuer. Les symptômes varient selon la blessure : les plus graves provoquent une douleur vive et un gonflement, tandis que les tendinites se manifestent de façon plus subtile et progressive. Pour traiter ces blessures et prévenir leur récidive, une prise en charge médicale et une rééducation adaptée sont essentielles.

Le cassis

Le cassis est un anti-inflammatoire et un analgésique périphérique indiqué dans les rhumatismes et les douleurs articulaires, ainsi que dans les pathologies vasculaires microcirculatoires.

Les feuilles de cassis possèdent de nombreuses propriétés pharmacologiques. Elles sont d’abord reconnues pour leur activité antioxydante, protégeant les cellules contre les radicaux libres et réduisant le stress oxydatif. Cette activité est due à leur richesse en polyphénols. En outre, elles peuvent induire l’apoptose dans les cellules cancéreuses via les voies mitochondriales.

Leurs propriétés anti-inflammatoires sont également notables. Les feuilles de cassis modulent la synthèse de prostaglandines et inhibent les cyclooxygénases, réduisant ainsi l’inflammation. Les flavonoïdes, comme la quercétine et le kaempférol, présents dans les feuilles, bloquent le mécanisme d’activation du NF-kB, contribuant ainsi à ces effets anti-inflammatoires.

Les feuilles de cassis ont aussi une action angioprotectrice en réduisant la perméabilité capillaire et en améliorant la rhéologie sanguine. Elles présentent également une activité anti-œdémateuse comparable à celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens lorsqu’on les administre à forte dose.

Elles exercent une activité antiallergique, en réduisant la libération d’histamine et en modulant des cytokines comme l’interleukine-4. Leur efficacité contre les virus de l’herpès et de la grippe démontre leur activité anti-infectieuse.

En matière de propriétés analgésiques périphériques, l’extrait de cassis peut réduire le seuil de douleur plus efficacement que le paracétamol.

Cependant, l’utilisation des feuilles de cassis doit être prudente. Elles sont contre-indiquées en cas d’œdèmes liés à une insuffisance cardiaque ou rénale et chez la femme enceinte ou allaitante. Des précautions sont également nécessaires lors d’une utilisation concomitante avec des diurétiques ou un stérilet contraceptif. En complément alimentaire, elles se prennent sous forme d’extrait standardisé, de poudre ou en extrait fluide, et sont utilisées pour soulager les douleurs articulaires et rhumatismales.

Le desmodium

Le desmodium s’emploie dans le mal de dos et les douleurs musculaires et articulaires.

Cette plante vivace originaire d’Afrique de l’Ouest, appartient à la famille des Fabaceae. Reconnaissable à ses feuilles trifoliées ovales et fleurs pourpres, cette plante jouit d’une réputation pour ses propriétés thérapeutiques. Elle sert principalement dans le traitement de maladies du foie et la lutte contre les allergies. On la connaît aussi pour stimuler le système immunitaire, en particulier durant les chimiothérapies.

Les feuilles et tiges sont les parties utilisées du desmodium. Elles contiennent des polyphénols, des flavonoïdes, des anthocyanines et des tannins, connus pour leurs propriétés antioxydantes et antiradicalaires. Le d-pinitol présent dans la plante a des vertus hépato-protectrices et anti-hépatoxiques.

Ses propriétés hépatoprotectrices sont démontrées par son efficacité contre les dommages hépatiques induits par des substances toxiques, avec une normalisation des taux de transaminases hépatiques. En outre, le desmodium s’est avéré efficace dans le traitement de l’hépatite virale B.

Le desmodium offre également des propriétés anti-inflammatoires, antiallergiques, antiasthmatiques et antispasmodiques. Il agit sur plusieurs mécanismes, notamment en inhibant l’oxygénation de l’acide arachidonique et en diminuant la concentration d’histamine et de spasmogènes.

En termes d’action sur le système nerveux central, des études indiquent que le desmodium a des effets analgesiques, anticonvulsifs et peut même présenter des activités similaires aux antipsychotiques.

Néanmoins, l’utilisation du desmodium nécessite certaines précautions. La femme enceinte ou allaitante et les personnes souffrant de maladies systémiques progressives ou auto-immunes doivent éviter l’utilisation du desmodium. Ce dernier interagit notamment avec les stéroïdes et les immunosuppresseurs, et peut influencer les enzymes CYP2E. On le déconseille chez les enfants de moins de 12 ans et recommande la prudence lors d’une prise concomitante de certains médicaments.

Le desmodium se consomme sous forme de compléments alimentaires, d’extrait fluide ou de décoction. Il s’utilise principalement pour apaiser les contractures musculaires et les douleurs dorsales. Il est conseillé de consulter un professionnel de santé avant toute utilisation du desmodium, notamment pour éviter les interactions médicamenteuses.

La prêle des champs

La prêle est reminéralisante, cicatrisante, anti-inflammatoire, antalgique et hémostatique. Elle contribue à améliorer la consolidation de fractures osseuses, la fragilité osseuse, les crampes, l’arthrose (en traitement de fond) et les tendinites.

Les parties aériennes stériles de la Prêle des champs (Equisetum arvense) présentent des propriétés pharmacologiques variées. On les utilise notamment pour leurs effets sur les os et le tissu conjonctif, incluant la peau et les vaisseaux sanguins. La prêle stimule l’ostéogenèse, augmentant l’activité des ostéoblastes et inhibant l’ostéoclastogenèse. Elle a montré une capacité à augmenter la densité osseuse chez les femmes ménopausées et favorise la minéralisation osseuse grâce à sa teneur en silicium.

Cette plante a également des propriétés diurétiques et hypo-uricémiantes, grâce à ses principes actifs comme les flavonoïdes. Elle a démontré un effet diurétique similaire à celui de l’hydrochlorothiazide dans un essai clinique.

Ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulantes sont liées à la modulation de la voie de l’interleukine 2 et à la réduction de l’IFN-y. La prêle est également reconnue pour ses effets bénéfiques sur les articulations, bien que des preuves scientifiques directes soient rares.

En termes d’activité antioxydante et protectrice cellulaire, la prêle a montré une capacité à piéger les radicaux libres et à protéger contre la cytotoxicité. Elle inhibe la croissance et induit l’apoptose de cellules cancéreuses. Elle présente également une activité antibactérienne, notamment contre Staphylococcus aureus.

Cependant, il existe des précautions d’emploi avec la prêle. Elle est contre-indiquée en cas d’œdèmes d’origine cardiaque ou rénale et chez les femmes enceintes ou allaitantes. Des effets secondaires peuvent survenir à très fortes doses, et des interactions médicamenteuses avec des antirétroviraux ou des diurétiques hypokaliémiants sont possibles. La prêle est déconseillée dans les cancers évolutifs et les insuffisances rénales terminales. On recommande une surveillance médicale pour une utilisation sûre.

Le saule

Le saule est un puissant anti-inflammatoire, un antalgique et un antiseptique utilisé dans les rhumatismes et les douleurs articulaires, ainsi que le mal de dos et les douleurs diverses.

L’écorce de Saule blanc possède des propriétés anti-inflammatoires. Cela s’explique par la présence d’acide salicylique qui inhibe la cyclooxygénase. Cet effet diminue les thromboxanes B2 et la biosynthèse des prostaglandines de type 2 (PGE2).

Le salicylate, issu de l’écorce, se métabolise rapidement. Il maintient des concentrations plasmatiques élevées jusqu’à 6 heures. Ceci contribue à une réduction efficace de la production de PGE2.

Des études confirment aussi les propriétés analgésiques et antirhumatismales du saule. En 2000, une étude a montré que 39% des patients traités avec l’extrait de saule n’avaient plus de douleurs lombo-sacrées après 4 semaines. Ce pourcentage est bien supérieur aux 6% observés dans le groupe placebo. En 2001, un essai a indiqué une diminution de 14% de la douleur chez les patients souffrant d’arthrose traités avec l’extrait de saule.

Les extraits se normalisent généralement en salicine, mais d’autres composants tels que les polyphénols peuvent aussi jouer un rôle thérapeutique.

Concernant les précautions et contre-indications, l’écorce de saule est contre-indiquée pour les personnes allergiques à l’aspirine ou ayant des antécédents d’asthme déclenché par cette dernière. On déconseille son usage pendant la grossesse et l’allaitementLes effets secondaires peuvent inclure des troubles gastro-intestinaux, des nausées, des diarrhées et des réactions allergiques.

Les précautions d’emploi soulignent une meilleure tolérance gastrique par rapport à l’aspirine. L’EMA recommande de limiter la durée du traitement à 4 semaines pour les douleurs articulaires, à 3 jours pour les états fébriles et à 1 jour pour les céphalées. Les interactions médicamenteuses nécessitent de la prudence, notamment avec les anticoagulants et les antiagrégants plaquettaires, ainsi qu’avec la warfarine.

Pour le dosage, en forme sèche, on recommande de prendre une capsule par jour avec de l’eau. En forme liquide, on conseille l’extrait fluide ou une décoction (2 à 3 g d’écorce bouillie 10 minutes, 1 tasse 2 à 4 fois par jour).

La scrofulaire

La scrofulaire est anti-inflammatoire, antalgique et cicatrisante. Elle s’emploie dans les douleurs rhumatismales surtout pour les articulations déformées, « noueuses », dans les arthroses et arthrites à tendance enraidissante, hypertrophique et déformante, ainsi que dans brûlures superficielles.

Les parties aériennes de la Scrofulaire noueuse sont dotées de propriétés pharmacologiques variées. On les utilise principalement dans le traitement de la scrofule et autres affections, mais leurs bienfaits s’étendent au-delà.

Les propriétés anti-inflammatoires et analgésiques s’expliquent par la présence d’iridoïdes, notamment l’harpagoside et l’aucubine.

Ces composés inhibent la voie de signalisation du facteur nucléaire kappa B (NF-kB). Cela bloque la translocation de la sous-unité p65 du NF-kB dans le noyau cellulaire. En conséquence, cela réduit l’expression de l’ARNm et inhibe la synthèse du facteur de nécrose tumorale alpha (TNF-α) et de l’interleukine 6 (IL6). Ainsi, la production de prostaglandines de type 2 (PGE2) et de monoxyde d’azote diminue.

Les propriétés antioxydantes de la scrofulaire noueuse protègent les cellules spléniques contre le stress oxydatif. Cette protection se caractérise par une réduction de la formation des espèces réactives de l’oxygène et une augmentation de l’activité du glutathion peroxydase.

D’autres effets bénéfiques incluent des actions antispasmodiques et dermatologiques. Ces dernières sont bénéfiques pour la cicatrisation des plaies et le traitement du psoriasis. La scrofulaire possède également des propriétés hépatoprotectrices et antimicrobiennes.

La scrofulaire n’est pas recommandée pour les femmes enceintes ou allaitantes, ni pour les enfants de moins de 12 ans. À forte dose, elle peut causer des nausées, des vomissements, et une accélération du transit. On la déconseille en cas d’ulcère gastroduodénal actif ou d’insuffisance cardiaque sévère. On dénombre plusieurs interactions médicamenteuses avec la warfarine et les médicaments antiarythmiques, en raison de la présence de glucosides cardiotoniques.

Pour l’utilisation, l’extrait fluide est la forme galénique principale, à prendre à raison de 5 à 10 ml par jour dans un verre d’eau. Cette posologie doit être scrupuleusement respectée pour éviter des effets indésirables.

Conclusion

Cet article a été écrit ainsi afin de vous mettre en garde contre l’automédication sous prétexte que « le naturel ne peut pas faire de mal ». Une information éclairée et une réglementation sont nécessaires. Il existe une multitude de précautions d’emplois, d’interactions, de contre-indications concernant les traitements de synthèse, certes.  Cependant, il n’est pas illogique qu’il en existe tout autant pour les plantes médicinales autorisées, à des degrés divers, même si leur rapport efficacité/tolérance est généralement supérieur à celui des médicaments d’origine chimique. Cela souligne on ne peut mieux la nécessité de développer une expertise en la matière.

Chez Soin et Nature, nos professionnels de la santé sont formés au bon usage des plantes médicinales et se sont engagés dans la voie d’une phytothérapie moderne, responsable, respectant les règles des bonnes pratiques médicales.

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