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Instaurer et développer des dynamiques de travail

le 22 août 2012

Instaurer et développer des dynamiques de travail

Instaurer car il faut les fonder sur des actes politiques forts et des dispositifs juridiques. Développer car il s'agit d'un processus vivant nécessitant implication personnelle et lutte collective.

Une note de Pierre Bachman.

Sommaire

  • I) Origine du concept.
  • II) Emploi et dynamiques du travail
  • III) Au-delà de l’emploi
  • IV) Le travail alors ?
  • V) Quelques considérations sur le travail tel qu'il se présente aujourd'hui.
  • VI) Quelques propositions pour des « dynamiques du travail » dans l'emploi.
  • VII) Mais après, au-delà de l'emploi ?
  • VIII) Pour conclure,
  • IX) Quelques références bibliographiques.
  • X) Annexes (3).

Avertissement :

Ce texte tente la synthèse de plusieurs approches concernant la question du travail de façon à prendre ce sujet comme un élément fondamental de la sortie de crise, à la fois dans une démarche de transformation de l'emploi et simultanément dans la visée d'aller « au-delà de l'emploi ».

Il s’agit d'un document de travail qui fait appel à des notions parfois complexes qui ne sont pas forcément explicitées ici. Il faut donc aller fouiller ailleurs, notamment chez les auteurs cités dans les références. Il ne faut pas le prendre comme un travail de spécialiste mais comme celui d'un militant politique ou syndical qui cherche à rassembler expériences et connaissances sur le sujet.

Résumé succinct du document.

I) Origine du concept. L'idée de « dynamique du travail » a été avancée en 1998 dans le livre « demain l'emploi » écrit par Jean-Christophe le Duigou et Roland le Bris. Ils indiquaient: « aucune évolution n'est possible sans une refondation, une rénovation, un élargissement de la sécurité de la personne au travail dans ses multiples dimensions. Le « mûrissement » de la dynamique du travail est à ce prix… Il convient de souligner à quel point l'innovation qui consisterait à mettre fin à l'insécurité subie par le monde du travail pourrait déboucher sur une voie de développement original en Europe. »

II) Emploi et dynamiques du travail. Dans la « dynamique du travail » l'homme est moins considéré comme une ressource, comme une chose déplaçable, transposable selon des prescriptions comptables abstraites. Il devient sujet et acteur de l'activité ce qui permet non seulement de mieux vivre l'emploi mais d'explorer les voies incertaines et créatrices du travail complètement ignorées aujourd'hui. Les « dynamiques du travail » parient sur la créativité et l'efficacité à libérer dans le « travail réel », générant ainsi des capacités nouvelles aujourd'hui inconnues et probablement insoupçonnées de développement humain, d'objets et modalités de production et de création, de nouvelles rationalités favorables à l'émancipation et au remembrement de la démocratie politique, économique et sociale.

III) Au-delà de l’emploi. L'expression est d'Alain Supiot qui indique dans son ouvrage « l'esprit de Philadelphie » (éditions du Seuil, janvier 2010) : « l'emploi ne fournit plus un cadre normatif suffisant pour assurer à tous, à l'échelle de la planète, un travail décent ». Objectivement, depuis un quart de siècle, l’emploi devient le carcan du travail. Aller « au-delà de l'emploi », dépasser la forme « emploi » dans les activités laborieuses signifie la mise en place de procédures et de droits qui ne s'enfermeront plus dans le lien de subordination ou « l’employabilité » mais qui se définiront à partir du travail lui-même. C'est-à-dire, en conséquence, qui reconnaîtront la place centrale de « l'homme producteur ».

IV) Le travail alors ? Mais pour aller « au-delà de l'emploi » on ne peut se contenter de constater ou même d'analyser la maltraitance du travail, la régression des garanties normalement issues du « droit du travail » permettant une certaine protection des salariés en compensation de leur subordination. Il faut en fait se requestionner sur le travail lui-même car l'essentiel dépend de la conception que l'on en a : ou la trime ou l'un des caractères fondamentaux de l'être humain ; le caractère qui fait humanité.

V) Quelques considérations sur le travail tel qu'il se présente aujourd'hui. L'homme producteur est beaucoup trop évincé du débat politique. Sa légitimité à intervenir sur la création des richesses, sur les décisions, sur toutes les sphères du pouvoir est marginalisée ou même réprimée au bénéfice d'un homme consommateur qui doit s'extravertir dans les folies de la mode, gaspiller dans la démode, pleurnicher et dépenser avec la nostalgie du temps passé. Quand l'homme producteur est évincé ou réprimé, c'est la conscience de classe qui disparaît. C'est un pan existentiel de la dignité humaine qui a été opprimé, aliéné par la globalisation financière, le management, la gouvernance, étouffé dans le débat public ou médiatique, culturellement ignoré ou marginalisé. Toute « dynamique du travail » est un acte de reconquête de cette dignité et de la ré-identification de la personne humaine dans sa capacité fondatrice à créer et à produire,

VI) Quelques propositions pour des « dynamiques du travail », de l'emploi vers son dépassement. Les réflexions ou pistes de propositions ne sont évidemment ni exhaustives ni hiérarchisées mais elles chercheront une cohérence pour constituer un droit effectif, efficace et non simplement formel permettant la prise en main par la personne humaine de son avenir grâce à des cadres collectifs lui donnant les ressources pour exercer son libre choix. Il s'agirait de mettre tout cela en musique sur le plan juridique en recherchant une nouvelle efficacité à partir des dynamiques du travail. Cette recherche de cohérence nécessite que les critères de gestion des activités, des entreprises, des services publics doivent se dégager du dogme de la compétitivité, cache-sexe hypocrite de la rentabilité financière ou de l’austérité budgétaire à son service et viser l'efficacité sociale. La conception, la mise en oeuvre de nouveaux droits d'intervention, l'expérience concrète de leur application devraient conduire au glissement progressif du « contrat de travail » vers un ensemble de statuts rassemblant les droits de la personne et consacrant dans la société la place centrale du travail.

VII) Mais après, au-delà de l'emploi ? Ne faut-il pas considérer que le droit de propriété relatif à l'accumulation ne doit pas être supérieur aux droits fondamentaux humains et aux statuts de la personne et doit être progressivement mis en déclin jusqu'à son éradication, ce qui donnerait un sens concret au terme de « socialisation des moyens de création, de production et d'échange » : socialisation de la propriété et de l’usage dans laquelle l'usage personnel serait étendu, protégé et garantit. En conséquence, ne doit-on pas imaginer de nouveaux systèmes financiers, monétaires, fiscaux et de cotisations? Comment envisager les relations économiques et financières internationales ? Dynamiques, connaissances, droits et pratiques nouvelles sont indispensables en tant que fortes potentialités d'émancipation. Inversement, subordination, surexploitation peuvent être autant de facteurs d'aliénation. Alors, quelles institutions nouvelles mettre en place, quel droit nouveau inventer permettant ce bond de civilisation ?

VIII) Pour conclure. Il faut engager une réflexion qui dépasse l'affrontement habituel sur les conditions du partage pour revendiquer les capacités à décider : les pouvoirs pour pouvoir changer. C'est tout l'enjeu et toute l'importance d'un projet politique radical mis à l'épreuve du réel, des constructions programmatiques, des luttes et des capacités de rassemblement.

Des militants racontent leur Histoire

le 06 janvier 2012

Des militants racontent leur Histoire

Livre. Le chercheur gémenosien Bernard Tabuteau propose une réflexion sur le recul et l'avenir du PCF(*).

Tout est parti d'un coin de table au lendemain des élections de 2002. « Je discutais avec des amis du séisme qui venait de se produire », se souvient Bernard Tabuteau, chercheur en sciences sociales. C'est ainsi qu'a émergé l'idée du livre intitulé Recul et avenir du PCF qu'il vient de publier. A l'époque, Lionel Jospin manque la marche vers le second tour de la présidentielle. Robert Hue, alors candidat pour le Parti Communiste français (PCF), atteint tout juste 3,37 % des suffrages exprimés.

Le cataclysme permet à Jean-Marie Le Pen de franchir le cap du premier tour. Mais Bernard Tabuteau s'interroge davantage sur le sort du PCF : « Comment a-t-il pu'atteindre 20% dans les années 1970 pour ensuite faire moins de 5% en 2002 ? » Rien à voir avec une simple équation mathématique. Pour le docteur en économie, ancien Secrétaire Général du Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications (Cereq), la question mérite une attention particulière. D'autant plus que ce dernier sent une forme d'attachement envers le Parti communiste pour y avoir milité durant des années…

Une enquête sociologique

Pas question cependant de s'épancher. A travers ce livre, Bernard Tabuteau n'émet en effet aucun jugement de valeur. Il s'agit plutôt de décortiquer les faits historiques à la lumière d'une série d'entretiens avec une quarantaine de militants (anciens et actuels). De l'Ancien Ministre au Député-Maire, en passant par le journaliste, l'ouvrier, l'agriculteur ou l'étudiant, chacun des témoins fournit sa propre vision de l'évolution du parti et contexte social dans lequel il s'est inscrit.

« Chacun s'est exprimé avec une grande liberté de parole », commente l'auteur. Seule ombre au tableau : les témoins ne sont pas cités nommément. « Je n'indique que leurs initiales pour rester rigoureux », explique le chercheur. Tous les événements y sont néanmoins abordés. Des plus glorieux aux moins évidents.

Histoire un peu courte

Sans nul doute, à travers ses 414 pages, Bernard Tabuteau embrasse toute l'histoire sociale de la France à partir des années 1920 jusqu'à nos jours. Il explique ainsi comment ce parti d'ouvriers s'est appuyé sur le monde syndical pour évoluer. Il évoque la stratégie d'union de la Gauche qui fut défavorable au PCF De même, l'emballement de la société capitaliste y trouve sa place. De quoi ouvrir vers une réflexion sur l'avenir. Hélas, cette partie du livre reste relativement courte, à peine une centaine de pages… Peut-être pour mieux l'écrire après 2012 ?

Marjolaine Dihl (La Marseillaise, le 26 décembre 2011)

(*) « Recul et avenir du PCF », Bernard Tabuteau. Ed. Le temps des cerises. 24 euros.

Un grand mouvement populaire est-il en gestation en Europe ?

le 01 novembre 2016

Un grand mouvement populaire est-il en gestation en Europe ?

1848-2017.

1848 : un énorme mouvement populaire secoue l’Europe.

Les bourgeoisies veulent s’émanciper de la Sainte Alliance, la paysannerie s’émancipe dans le bouleversement de la manufacture et de la grande industrie et y trouve en même temps les conditions inhumaines de la nouvelle exploitation, le profit capitaliste, et les femmes d’ouvriers avec leurs enfants de même.

Marx et Engels et le mouvement dont ils sont des représentants éminents, en tant que témoins et interprètes de ce bouleversement, vont être avec les militants qui se sont révélés en nombre, l’expression consciente d’un processus inconscient, nécessaire à la réponse et à la lutte contre cette exploitation et pour une société la dépassant dans le futur.

C’est un bouleversement du même ordre et d’un niveau encore plus grand, en quantité et en qualité, que nous sommes en train de vivre. Nous passons des capitalismes nationaux mécanisés à un capitalisme monopoliste mondial, numériquement informationnalisé.

Cette révolution mondiale de l’appareil productif, du mouvement de transformation extrêmement rapide de l’organisation de la production, de l’échange et du travail qui y correspond est un bouleversement sans précédent de la vie humaine.

C’est donc d’un mouvement populaire du type de 1848 auquel il nous faut nous attendre en Europe et dans le Monde, à la mesure de l’accroissement gigantesque de la population, de la production, des échanges, des moyens techniques, institutionnels, militaires, idéologiques de notre époque, de cette décennies des années 2010-2020, par rapport à 1848.

Le bouleversement a connu des prémices au milieu des années 1960 et au début des années 1970 et en ce sens le mouvement de 1968 n’est pas dû qu’aux revendications anthroponomiques et salariales, elles en font partie. De ces prémices, le capital a su le premier tirer parti. Il vient aux peuples de faire de même pour une libération de toute l’humanité.

Serons-nous capable de constituer une organisation capable d’exprimer consciemment le processus inconscient de notre temps, comme l’ont fait les marxistes, malgré leurs défauts et insuffisances inévitables, le mouvement ouvrier et populaire d’alors, expression sans laquelle aucune cohérence transformatrice en santé ne peut, sans aucun doute, se former.

Certes, après les avancées nationales des bourgeoisies nationales s’appuyant sur le mouvement ouvrier et populaire, le reflux et la répression contre celui-ci a brisé ce qu’aurait pu constituer un processus de progrès et de développement linéaire. Mais on sait que le cours de l’humanité ne procède pas comme cela et que dans tout mouvement où coexiste des classes sociales à intérêts différents, l’affrontement de ces intérêts est inévitable.

Cependant, le processus a procédé, et de révolte et répressions de 1851, en Commune de Paris et d’ailleurs, en révolutions d’Octobre, en Fronts Populaires, en Libération du nazisme et de compromis plus favorables au salariat, en libération anticoloniales, l’humanité se trouve aujourd’hui à la tête de moyens immenses de possibilités de développement, si tant est qu’elle soit capable de se les rapproprier en commun, en santé et solidarité et de mettre à bas la confiscation à laquelle procède les 1% de la nouvelle classe dominante.

Quelques jours après l’élaboration et la publication du Manifeste du Parti Communiste de 1848 écrit pour la Ligue des Communistes éclatent dans toute l’Europe les mouvements de 1848. Ce n'est pas un hasard. Le lien n’est pas à démontrer. Certes, il n’y a pas d’automatisme social mais il y a relation dialectique entre toutes les formes et forces de mouvement de transformation sociale, de mouvement de la société.

Dans le mouvement complexe de classes et de couches sociales différentes, aux intérêts divers et/ou aussi opposés, le Manifeste voit et dit « qu’un spectre hante l’Europe, le communisme ». Il hante aujourd’hui le Monde. Et plus encore qu’alors, car le communisme constitue un besoin aujourd’hui incontournable pour l’état actuel des forces productivesdont les humains sont la constituante première, non seulement parce qu’elles sont en osmose et unité leur outil de vie et de développement, mais parce que l’outil est leur invention, leur production et l’expression concrète de leur être, du contenu de leur activité dans toute son ampleur diverse et illimitée.

Serons-nous capables de cela ? Par exemple quelle sera la réaction des autorités chinoises, et des autres autorités mondiale vis à vis de la Chine, cette autorité pas seul élément de mouvement cohérent, car il n’y pas que l’autorité comme  outil de cohérence dans une société, quelle sera la réaction de cette autorité, alors que la Chine, de par ses capacités productives et leur type nouveau de développement, constitue un élément essentiel de stabilité en mouvement ascendant de la production des ressources et de subsistance de l’humanité ?

Le besoin d'une autre qualité de l'autorité n'est qu'une transition vers l'autonomie de la personne humaine, de l'individu dans l'espèce en tant qu'être social dans son environnement universel.

Le besoin de communisme est  proportionnel et plus, à l'ampleur grandissante de la stupidité des acteurs médiatiques, de gestion et d’organisation issus de la « nouvelle petite et moyenne bourgeoisie » et ses satellites  plus ou moins nombreux qui n’osent même pas, dans leur respect des « grands dominants monopolistes qui leur assurent pauvre qualité de subsistance», prononcer le mot « communisme » croyant ainsi enterrer un passé révolu et l’assurance de ses petits intérêts menacés face à l'immense intérêt général qui sera aussi ses intérêts intelligemment compris.

Les cadres de production et de gestion seront avec la classe ouvrières mondiale de production de base des biens de consommation courante, les fers de lance d’une transformation-dépassement de ce capitalisme monopoliste, mondialisé, numériquement informationnalisé par ce qu’ils sont au cœur de la production des subsistances de l’humanité et de ses contradiction à résoudre.

1848 : un énorme mouvement populaire secoue l’Europe.

1917 : le premier Etat communiste s’essai et échoue à travers difficultés, crimes relatifs aux crimes du monde, et convulsions relatives aux convulsions du monde, mais fait l’expérience de produire relativement autonomement de la loi de la valeur marchande.

2017 et .... : un énorme mouvement populaire secoue l’Europe et le monde. Les prémices d’une organisation de la sécurité de l’emploi et de la formation, de la maîtrise des institutions financières et monétaires pour les mettre au service des besoins humains, d’une nouvelle organisation du travail partant de la personne permettant leur progressive et infinie satisfaction, de l’usage d’elle par et pour elle-même, de l'usage son énergie et sa créativité par et pour elle-même vers la cohérence générale de l’entité locale productive et de sa globalité mondiale de production, apparaissent….

Utopie ? Oui mais aussi besoin incontournable. Les deux en tant que réalisme et objectif à atteindre.

 

Pierre Assante, 28 octobre 2016

Présidentielle, Législatives, théorie quand tu nous tiens…

le 24 octobre 2016

Présidentielle, Législatives, théorie quand tu nous tiens…

La théorie est-elle nécessaire même pour une élection législative et présidentielle ?

La déliquescence du Parti Socialiste et de son gouvernement, une création par lui-même, n’est pas une nouveauté. Vouloir, en alliance avec le grand patronat réduire les forces révolutionnaires a créé les conditions pour un affaiblissement de toute la gauche et sa déliquescence actuelle.

Mais tout est possible s’il existe une force pour commencer à aller dans un sens réparateur et transformateur, révolutionnaire. Cette force c’est le PCF. Et les évènements liés à une nouvelle aggravation à venir de la crise peut conduire beaucoup de citoyen(ne)s de notre pays et de l’Europe à marcher avec nous, ensemble.

Mais faisons un détour apparemment inutile et compliqué, qui ne sera pas immédiatement évident : comprendre ce qu’est le travail abstrait c’est comprendre la nature de notre société, la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui depuis plus de deux siècles, le capitalisme, et aujourd’hui dans sa nouvelle phase d’un « capitalisme mondialisé numérisé »…

...Pourquoi préciser la nature d’aujourd’hui du capitalisme : parce que la connaissance de sa nature nous évite de nous faire enfumer par les médias qui professent l’idéologie dominante et nous empêchent de voir clair dans l’orientation de nos luttes, nous empêchent de les rendre efficaces, et de constituer des rassemblements qui puissent attaquer la droite et le capital là où ça lui fait mal et ou ça ouvre des transformations susceptibles de répondre aux besoins populaires, aux besoins humains.

Pourquoi croit-on que Marx et Engels, qui ont été à la création du mouvement ouvrier et ont lutté toute leur vie pour sa jonction avec le mouvement populaire, pourquoi croit-on, dis je, qu’ils aient passé des décennies de leur vie à travailler à comprendre des notions théoriques sur le capital et le travail si ce n’est pour donner un contenu à cette lutte et pour rendre cette lutte efficace.

La notion de travail abstrait est une notion essentielle.

L’esclave est exploité et fournit le produit de son travail en surplus de ses besoins élémentaires à son maitre qui l’accumule, et accumule des richesses dont il ne restitue qu’une partie aux besoins de survie et de développement de la société.

Le serf, le paysan attaché à la terre du seigneur gère son lopin librement mais doit aussi donner au seigneur le produit de son travail en surplus de ses besoins élémentaires à son maitre qui l’accumule, et accumule des richesses dont il ne restitue qu’une partie aux besoins de survie et de développement de la société.

Le salarié, et particulièrement l’ouvrier producteur des biens de basses nécessaires à la vie humaine, par contre ne travaille pas directement pour produire sa propre consommation, même si évidemment son travail va permettre de produire des biens nécessaires à la société : L’ouvrier et le salarié en général travaillent pour obtenir un salaire. Il est en principe libre de sa personne mais il doit vendre sa force de travail au capitaliste qui lui achète à des conditions que le rapport de force capital-travail détermine.

La découverte de Marx et d’Engels c’est : comment dans le capitalisme on produit et on échange les biens nécessaires à la vie humaine, ce que n’avaient pas compris les économistes bourgeois tel Adam Smith ou Ricardo dont les travaux servaient de base au patronat du XIXème siècle.

Tout d’abord, à la différence du serf ou de l’esclave, le travailleur libre du capitalisme ne peut exister qu’à un certain niveau des forces productives, de mondialisation etc.

La suite on sait….les écoles du PCF enseignaient comment se forme la plus value, le profit, leur taux, la suraccumulation du capital, les crises sociales et de civilisation qui sont liées à double sens à baisse tendancielle du taux de profit, les phénomènes la contrecarrant par la croissance quantitative de la production et du profit global n’empêchant pas in fine la crise de suraccumulation et la dévalorisation conjointe du capital. La crise de suraccumulation-dévalorisation du capital intervient en dernière instance dans l’ensemble des conditions de l’activité humaine mais est déterminante en matière de causes et de conséquences sur la suite du processus humain. Et elle intervient négativement.

Le travail abstrait est un quantité qu’on mesure en temps de travail et dont l’expression concrète est la valeur de la force de travail payée en monnaie (monnaie sous quelque forme que ce soit) au salarié plus la plus value conservée par le capitaliste ( il faut  aussi expliquer par qui et comment le capitalisme et le capitaliste est représenté aujourd’hui dans la mondialisation et la numérisation informationnelle).

Le travail est abstrait sous plusieurs aspects. Abstrait parce que ce n’est pas un travail particulier, une dépense d’énergie humaine qualifiée pour produire un objet précis, mais une mesure de temps utilisé pour échanger une marchandise contre une autre, y compris la marchandise force de travail que le patron achète au salarié et que le salarié lui vend dans un même temps, même s’il est payé au mois et qu’il fait l’avance. Abstrait parce qu’il n’est pas lié directement à la motivation de produire de la part du salarié producteur mais à l’obtention d’une valeur monétaire correspondant historiquement à la valeur de sa force de travail lui permettant de se procurer les biens nécessaires au renouvellement relativement élargi de cette force de travail. Relativement car la confiscation au salarié de son produit, des gestes de son produit, et la réduction de la culture individuelle du salarié pour produire, induit une restriction de l’élargissement matériel et moral du renouvellement de l’individu salarié producteur et de la société pour laquelle il produit.

C’est là toute la contradiction qui permet l’accumulation capitaliste dans la circulation de la marchandise-capital, accumulation conduisant par cette contradiction à la suraccumulation et la dévalorisation du capital, sur le plan de la masse des capacités de l’individu comme de la quantité du capital utilisable et utilisé pour le développement social.

Bien sûr, il n’y a pas de travail abstrait sans travail concret, sans une production par le travailleur d’un objet précis, concret, des gestes, des concepts, des techniques et des cultures qui le permettent.

Quel que soit le type d’organisation du travail dans le capitalisme, de l’usine locale à la concentration monopoliste mondiale en passant par le travail dit participatif d’uber, la suraccumulation-dévalorisation du capital et ses crises cycliques et systémiques de longue durée est le cauchemar inévitable du capitalisme.

On ne peut réduire puis supprimer le phénomène de suraccumulation-dévalorisation du capital qu’en détournant dans un premier temps par des reformes du système monétaire, financier et bancaire le flux du capital de l’investissement spéculatif jusqu’a le rendre à un usage total aux besoins humains.

Un tel détournement demande une volonté et une mise en œuvre politique qui ne peut venir que des luttes populaires poussant à ces réformes en fonction des besoins populaires non satisfaits qui s’expriment, et qui s’expriment en agissant en premier lieu dans les lieux de production des biens matériels stricto sensu, là ou exerce et produit la classe ouvrière, ici, en Europe et dans le monde.

A chaque grande mobilisation populaire revendicative et politique, ensemble, le rôle propre de la classe ouvrière, l’alliance de toutes les catégories de salariés, et de tous les alliés de toute la population apparaît clairement. Le rôle des ouvriers pour impulser les manifestations et rapport de force contre la loi el Khomri est apparu clairement aussi.

Mais le rôle des cadres de production et de gestion, confrontés à la crise de leurs entreprises est déterminant dans cette alliance.

Aucun candidat ne prenant en partie ou en totalité ces éléments ne pourra qu’accompagner la crise, accompagner l’austérité, accompagner le recul de civilisation. C’est ainsi. La volonté d’un candidat ne s’insérant pas dans un mouvement revendicatif s’appuyant sur une telle analyse fera ce qu’ont fait les majorités de gauche depuis Mitterrand, majorité sur lesquelles les communistes ont tenté d’agir pour modifier les orientations réformistes.

C’est une longue histoire, depuis le programme de Gotha dont nous ‘avons pas le temps de parler, mais qui date du XIXème siècle.

Exiger autre chose qu’une récupération des voix du PCF hier par Mitterrand et le PS et aujourd’hui par un allié issue du PS dont il a gardé la théorie, même s’il exprime inutilement des colères et des dénonciations sans solutions, qui fait route seul et pour lui, n’est pas un caprice, c’est un besoin.

Un besoin d’autant que la crise n’est plus celle de 1984 ou de 1995, mais une crise généralisée, mondialisée qui menace notre société et nous-mêmes d’effondrement. Une loi pour une sécurité de l’emploi et de la formation, un usage de la Banque Centrale Européenne pour un usage de la monnaie et de la création monétaire répondant aux besoins populaires, une démocratisation des institutions européennes en les séparant des lobbies financiers, tout cela est un besoin pressant difficile et aléatoire, mais dans l’état du mouvement politique, nous sommes aujourd’hui les seuls à aller dans le sens de ces besoins.

Certes, nous n’y arriverons pas seuls, mais on ne peut imaginer une alliance organique sans cette orientation, une alliance dans laquelle nous ne jetions pas des millions d’électeurs dans une voie de garage comme cela c’est passé, à notre corps défendant, et même vers un précipice.

Les Verts condamnent l’exploitation de la Terre. Or l’être humain ne saurait produire quoi que ce soit pour vivre si ce n’était en usant des produits de cette terre, des produits de l’univers, en les exploitant. La question n’est pas l’exploitation de la Terre ni celle de la croissance, mais celle d’une exploitation capitaliste productiviste, celle d’une croissance sans transformation qualitative réductrice des volumes techniques et exploités (exemple positif de la miniaturisation informatique et des possibilités non exploitées qu’elle ouvre), liée à l’accumulation du capital dans le « système » d’échange « Argent-Marchandise-Argent plus » qui est incompatible à long terme, c'est-à-dire maintenant avec la vie sur cette terre dont il est question, et en premier lieu l’exploitation de l’homme par l’homme qui elle n’est pas ou n’est plus une nécessité pour produire, mais une menace pour lui-même.

 

D’après Pierre Assante, 21/10/2016

 

CRISE SOCIALE : NOUS NE POURRONS TROUVER D’ISSUE A CETTE MALADIE TANT QUE REGNERA LA CONFUSION SUR SA NATURE. MARX ET "LE PROGRAMME DE GOTHA"

le 05 octobre 2016

CRISE SOCIALE : NOUS NE POURRONS TROUVER D’ISSUE A CETTE MALADIE TANT QUE REGNERA LA CONFUSION SUR SA NATURE. MARX ET

CRISE SOCIALE : NOUS NE POURRONS TROUVER D’ISSUE A CETTE MALADIE TANT QUE REGNERA LA CONFUSION SUR SA NATURE.

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Oui, notre société est malade et sa maladie a de graves conséquences sur notre vie de tous les jours.

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Nous ne pourrons trouver d’issue à cette maladie tant que nous n’aurons pas une conscience claire de la nature de la maladie et d’abord tant que règnera la confusion sur ce qu’est notre société et sa nature, ce qu’est la production des biens nécessaires à la vie, ce qu’est le travail qui permet cette production.

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Lors de l’unification des partis ouvriers sociaux-démocrates allemands, et dès cette période, Marx s’alarmait de la confusion entretenue dans ces partis et les graves conséquences qu’elle contenait pour leur action transformatrice de la société.

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Il ne s’agissait pas dès lors d’une querelle théologique laïque et de gauche, mais de retrouver ses esprits, rassembler ses idées sur la réalité, au moment où la plus grande confusion y régnait, confusion empêchant de trouver une voie commune, en santé, d’une la poursuite saine, vitale, vivable du processus social.

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Malgré des avancées et des progrès, la question reste entière.

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Le « programme de Gotha », modèle de confusion en matière d’analyse sociale et de programme politique, sur lequel l’unification des partis ouvriers sociaux-démocrates allemands s’est constituée, en avance sur les autres nations européennes, y compris la France, est une tare dont les partis et mouvement progressistes sont loin d’être sortis.

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« La critique du programme de Gotha », adressée par Marx à des responsables de l’époque des partis ouvriers sociaux-démocrates allemands reste d’une actualité, d’une utilité et d’une nécessité criante.

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Bien sûr, un texte, de qui que ce soit, ne contient pas en soi la solution miracle à nos maux. D’autres textes peuvent avoir la même fonction éveilleuse et éducative.

 

Cependant, de par son contexte, sa brièveté relative, son urgence dans la réponse d’un moment particulier dont nous ne sommes pas sortis, le rendent particulièrement recommandable.

 

Comme toute réflexion, la réflexion sur les idées de ce texte demande travail collectif et surtout accompagnement par les plus « connaisseurs », y compris en matière de « vocabulaire », de par leur expérience militante ou scientifique, les deux ensemble, auprès ce ceux que la vie n’a pas amené à se pencher sur la question, de par les multiples autres occupations qui les ont pris.

 

Cet accompagnement est urgent. Et s’il semble prétentieux de proposer cet accompagnement, c’est pourtant un devoir pour un parti communiste et ses membres, pour un parti de progrès et de transformation sociale en santé.

 

Voilà dont ce texte en préambule d’une étude sérieuse réclamant temps et effort, non une étude en soi, mais pour une étude en vue d’agir sur cette maladie sociale sur laquelle ces quelques mots ont débuté.

 

Pierre Assante, mardi 4 octobre 2016.

 

LE TEXTE SUR CE LIEN :

http://pierreassante.fr/dossier/MARX_GOTHA.pdf

Ce texte de Marx reprend des phrases du Programme de Gotha (en italique au début de chaque argument), et les commente pour préciser et éclaircir un sujet donné.

Progrès social, les intellectuels sont-ils toujours engagés ?

le 26 septembre 2016

Progrès social, les intellectuels sont-ils toujours engagés ?
Table ronde spécial fête de l'Humanité
COMPTE RENDU RÉALISÉ PAR DANY STIVE
VENDREDI, 23 SEPTEMBRE, 2016
L'HUMANITÉ
Frédéric Lebaron, SABINA ISSEHNANE et Josepha Dirringer, le 11 septembre à la Fête de l’Humanité, sur la scène de l’agora. Photo Guillaume CLEMENT
Guillaume Clement
avec Sabina Issehnane Économiste, maître de conférences à l’université Rennes-II, membre des Économistes atterrés Frédéric Lebaron Professeur de sociologie à l’ENS Cachan, directeur de publication de Savoir/Agir Josepha Dirringer Maître de conférences en droit social à l’université Rennes-I, membre de la Fondation Copernic.

les faits Le 11 septembre à la Fête de l’Humanité, sur la scène de l’agora, trois universitaires ont débattu et échangé avec le public, sur le thème de l’engagement des intellectuels, de leurs relations au mouvement social et politique. le contexte Le lien entre recherche et action est toujours à entretenir malgré les difficultés. Les réflexions allaient de Pierre Bourdieu jusqu’au droit du travail en passant par l’actualité.

A lire dans le journal l'Humanité en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://www.humanite.fr/progres-social-les-intellectuels-sont-ils-toujours-engages-616299

 

Pacte(s)

le 26 septembre 2016

Pacte(s)
Article paru le VENDREDI, 23 SEPTEMBRE, 2016
L'HUMANITÉ

 

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin.  Le corps du peuple sans l’âme du progrès social n’est qu’un squelette.

A lire dans le journal l'Humanité en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://www.humanite.fr/pactes-616281

Participons à la primaire de la droite

le 26 septembre 2016

Participons à la primaire de la droite
Article paru le VENDREDI, 23 SEPTEMBRE, 2016
L'HUMANITÉ
Photo : AFP

Les mots qui fâchent par Philippe Torreton

Article à lire dans le journal l'Humanité en cliquant sur le lien ci-dessous :

http://www.humanite.fr/participons-la-primaire-de-la-droite-616295

 

James Kenneth Galbraith « C’est une Europe des huissiers qui est à la manœuvre en Grèce »

le 26 septembre 2016

James Kenneth Galbraith « C’est une Europe des huissiers qui est à la manœuvre en Grèce »
James Galbraith economiste americain 27 mai 2016 photo Francine Bajande
Francine Bajande

Dans Crise grecque, tragédie européenne (Seuil, 2016), l’économiste américain fait état de son parcours et de ses interventions dans les événements qui ont secoué la Grèce de 2010 à 2015. Une situation qui cristallise pour enjeu « l’avenir de l’Union européenne », selon celui qui fut aussi le coordinateur du groupe de travail qui a élaboré le plan secret de sortie de la Grèce de la zone euro.

Vous avez intitulé votre dernier ouvrage Crise grecque, tragédie européenne. N’auriez-vous pas pu inverser les termes ? La situation actuelle n’est-elle pas une véritable tragédie pour la Grèce ?

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André Tosel : « Il faut un Islam en France, et non pas l’Islam de France »

le 25 septembre 2016

André Tosel : « Il faut un Islam en France, et non pas l’Islam de France »
 Il faut chercher des notions communes, et des pratiques com- munes entre les communautés : la République doit être une de ces notions. » L'utilisation de l'article, la reproduction, la diffusion est interdite - LMRS - (c) Copyright Journal La Marseillaise
 

Le professeur émérite de philosophie à l’université de Nice-Sophia Antipolis, André Tosel,  proposait vendredi une conférence sur la laïcité à  la Bourse du Travail de la Seyne. L’occasion d’interroger un homme dont le regard sur la société est parfois sévère.

A lire sur le journal La Marseillaise en cliquant sur le lien ci-dessous:

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