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Guerre en Ukraine : « le rouleau compresseur » russe risque de finir par passer, selon le chef d’état-major des armées

Pour le chef d’état-major de l’armée, Thierry Burkhard, « les Russes veulent tronçonner l’armée » ukrainienne.

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Publié le 06 mars 2022 à 04h16, modifié le 07 mars 2022 à 11h49

Temps de Lecture 7 min.

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Le général Thierry Burkhard, après le conseil de défense et de sécurité nationale consacré à l’invasion russe en Ukraine, à Paris, le 28 février 2022.

C’est la deuxième fois qu’il s’exprime depuis le début de la guerre ouverte entre la Russie et l’Ukraine, le 24 février. Le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Thierry Burkhard, a reçu Le Monde, vendredi 4 mars, dans son bureau de Balard, le Pentagone français, situé dans le 15e arrondissement de Paris. Une heure entre deux réunions d’un emploi du temps désormais rythmé d’un côté par le pilotage délicat du retrait du Mali, et de l’autre par les combats ukrainiens et les nouveaux engagements de la France dans ce conflit d’une violence inédite aux frontières de l’OTAN.

Le conflit ukrainien « faisait partie des options dès l’été 2021, lorsque j’ai pris mes fonctions », raconte le général Burkhard. « Des renseignements disaient que les Russes attendraient des conditions météorologiques favorables, c’est-à-dire qu’il fasse froid », avant d’attaquer l’Ukraine. « Le déclenchement de l’attaque n’a donc pas été une surprise », dit-il. « Le soir précédent, des informations précises ont été partagées par les alliés », selon lui. Dès que les premiers bombardements ont eu lieu dans la nuit du 23 au 24 février, « nous avons activé les mesures prévues, résume-t-il. Chaque poste qui devait être renforcé au sein des armées a été renforcé ».

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Il y a eu des divergences d’analyses en matière de renseignement entre les Français et les pays anglo-saxons, reconnaît le général Burkhard. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options » pour faire chuter le régime de Volodymyr Zelensky, détaille-t-il. Une forme de prudence vis-à-vis du renseignement américain, héritée notamment de la guerre en Irak de 2003.

Un nouveau centre de conduite des opérations

Ces débats passés, dès le début des combats, le 24 février, la France a commencé à déployer des moyens pour s’intégrer dans les plans de l’OTAN. Dès midi, une première patrouille de Rafale a été envoyée dans le ciel polonais, frontalier de l’Ukraine. Depuis, la France continue d’y assurer deux patrouilles de six à huit heures par jour. Les Rafale décollent de la base de Mont-de-Marsan (Landes), le ravitailleur, de celle d’Istres (Bouches-du-Rhône), ils volent jusqu’en Pologne puis rentrent en France à l’issue de leur mission quotidienne. Des Awacs, ces avions de renseignement équipés de radars, partent, eux, régulièrement de la base d’Avord, dans le Cher.

Toutes ces opérations sont pilotées depuis un bâtiment flambant neuf, situé sur la base de Lyon-Mont Verdun (Rhône). Depuis l’été 2021, la France dispose d’un nouveau centre air de planification et de conduite des opérations (Capco) aux normes OTAN. Une vaste salle aux murs couverts d’immenses écrans lui permettant de centraliser aussi bien les images de drones et les frappes contre les groupes armés terroristes au Sahel que les patrouilles aux limites de la frontière ukrainienne et les missions de transport aérien pour les soldats français en train d’être déployés en Roumanie. Soit une petite dizaine de vols par jour actuellement – le Capco peut en gérer jusqu’à 150 par jour.

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