Le 5 février 2019, à la sortie de la cour d’appel de Basse-Terre, Cédric Cornet vient d’être condamné à deux ans de prison avec sursis, cinq ans de suivi socio-judiciaire, 16 000 euros d’amendes et à une inscription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes, pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans. Il s’installe quelques minutes sous un des manguiers qui ennoblissent le patio du tribunal. Les mots se bousculent dans sa bouche. Le personnage est petit, brun, avec des yeux vifs qui ne se fixent nulle part. En vérité, il n’avait pas vraiment pris la chose au sérieux pour cette nouvelle audience. Persuadé qu’il serait, comme en première instance, relaxé faute de preuve. Cédric Cornet, vice-président de la région Guadeloupe sous la mandature de Victorin Lurel, proche du Parti socialiste, donnait quelques années auparavant des cours de soutien scolaire à son domicile. C’est dans ce contexte qu’il s’est livré, en 2013, à des attouchements sexuels sur une jeune fille de 13 ans. Lui en avait 32. L’adolescente confie son calvaire à l’assistante sociale de son collège qui adresse un signalement au parquet de Pointe-à-Pitre.
Condamné, mais pas inéligible
Un premier procès, en 2018, au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, se conclut par une relaxe. Le doute l’emporte. Pourtant, le procureur fait appel. Et un an plus tard, dans la petite salle surchauffée du palais de justice, Cédric Cornet avait cru pouvoir se défendre s